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Les médecins spécialistes et les généralistes partagent la responsabilité d'informer un patient sur son état de santé. Selon l'Ordre, il ne suffit pas de transmettre les résultats au généraliste pour répondre à l'obligation d'information. L'Ordre des médecins part du constat que, dans le système de santé actuel, la relation bilatérale entre médecin et patient n'est plus la norme en termes de relation de référence. Les patients sont pris en charge par plusieurs médecins qui travaillent en collaboration. Cette collaboration entre médecins spécialistes et généralistes nécessite une organisation particulière, qui englobe notamment la gestion du dossier médical, les droits du patient, la continuité des soins et la définition des rôles de chaque médecin. Les médecins doivent se concerter pour déterminer qui sera chargé d'informer le patient sur son état de santé. Selon l'Ordre, transmettre simplement les résultats d'examens du spécialiste au généraliste ne garantit pas le respect de l'obligation d'information. Concrètement, lorsqu'un médecin réfère un patient à un confrère, le Conseil national recommande de préciser les modalités de suivi et de continuité des soins. Si le spécialiste identifie des éléments importants, il est conseillé de contacter immédiatement le généraliste pour discuter des mesures nécessaires. Si le généraliste n'est pas joignable, le spécialiste doit lui-même prendre les dispositions nécessaires pour informer le patient. Le patient a le droit de refuser que les résultats de ses examens soient transmis à son généraliste. À l'avenir, le patient pourra d'ailleurs gérer l'accès à ses données de santé via une "matrice d'accès", qui lui permettra d'indiquer quels prestataires de soins peuvent consulter certaines catégories de documents ou de données. Le médecin a toutefois la responsabilité d'informer le patient des conséquences de ces choix sur la qualité des soins. Le spécialiste peut également inviter le patient à le contacter directement ou à s'adresser à son généraliste pour discuter des résultats des examens. Dans tous les cas, les deux médecins doivent agir de manière collégiale et respecter le libre choix du patient vis-à-vis du médecin. Un médecin confronté à un comportement inapproprié de la part d'un patient peut le lui signaler de manière nuancée et modérée. Le médecin doit être à l'écoute des plaintes du patient et être disposé à remettre en question son propre comportement, mais il est en droit de poser des limites. Un médecin a par exemple le droit de mettre fin à la relation thérapeutique s'il estime qu'il n'est plus possible de poursuivre le traitement (article 32 du Code de déontologie médicale et son commentaire associé). Cette décision doit être prise avec soin, en toute conscience et au moment opportun, afin de laisser au patient le temps de trouver un autre médecin. Si la rupture de la relation thérapeutique est motivée par le comportement du patient, le médecin en informe le Conseil provincial en précisant les raisons de cette décision. Le médecin reste tenu de réaliser les examens prescrits ou de rediriger le patient vers un confrère. Il veille également à ce que le patient ait accès aux soins urgents si nécessaire. Si un médecin craint pour sa sécurité ou pour son intégrité physique ou psychologique, il peut mettre fin immédiatement à la relation. Cela s'applique notamment en cas d'agression, de menaces, de diffamation sur les réseaux sociaux ou de pressions visant à le contraindre à des actes illégaux ou non conformes. Un médecin confronté à un patient violent doit solliciter l'assistance de collègues afin de ne pas être seul lorsqu'il annonce sa décision. Il oriente le patient vers des institutions mieux équipées pour gérer ce type de profil ou de pathologie. Les actes de violence envers les professionnels de santé doivent être signalés via le formulaire d'agression disponible sur le site de l'Ordre des médecins [1]. Sur le site de l'Ordre, une affiche sensibilise également les patients à l'importance du respect mutuel, élément essentiel de toute relation de soins.