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En ouverture, Claude Decuyper, président de la Plateforme de la première ligne wallonne (PPLW), a donné le ton en rappelant que la première ligne ne peut se résumer à un maillon fonctionnel d'un système vertical. Elle est, selon lui, "un espace collectif d'action et de réflexion". " Nous ne sommes pas là pour défendre nos métiers, mais pour construire ensemble", a-t-il martelé, soulignant la nécessité d'un engagement horizontal entre professions. Cette philosophie a trouvé un écho avec l'intervention de Robin Crunenberg, vice-président de la plateforme, qui a invité les professionnels à quitter toute posture attentiste: "Vous devez être acteurs de cette littératie numérique, pour vos patients, vos confrères, vos consoeurs. Ne restez pas dans ce ventre mou: vous avez levé la main ce matin, soyez à la hauteur de ce geste."Présent pour l'occasion, le ministre wallon de la Santé Yves Coppieters a salué une dynamique "constructive et ambitieuse", portée par des acteurs de terrain mobilisés. Mais il a aussi rappelé les exigences concrètes du moment. "La question n'est plus de savoir s'il faut partager les données de santé, mais comment le faire. Il faut standardiser, harmoniser, intégrer", a-t-il insisté, plaidant pour une accélération de la transition numérique. Il a notamment souligné que "près de 60% des citoyens wallons ne se sentent pas capables d'utiliser correctement les outils numériques en santé", ce qui rend essentiel un accompagnement renforcé pour ne laisser personne au bord du chemin. Dans un paysage institutionnel encore morcelé, la PPLW entend jouer un rôle de liant et de porte-voix transversal. "Il y a trois semaines, nous étions au cabinet du ministre pour parler de la structuration de la première ligne. Il ne s'agissait pas de défendre une profession, mais une vision", a raconté Robin Crunenberg. La PPLW a défendu sa position, largement relayée par les différents exposés tout au long de cette journée d'échanges. Le ministre semble avoir entendu. Mais le renforcement de la première ligne, tant sur le plan de la digitalisation que de la structuration, nécessitera "du dialogue, de l'articulation... et du temps".