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Faute de statistiques et de chiffres fiables et centralisés, le KCE ne peut que constater le brouillard qui entoure ce pan important de la santé publique dans notre pays. Les experts recommandent de clarifier les points d'accès pour les malades, de renforcer l'offre de soins (psychiatres, psychologues, médecins généralistes...) et de centraliser les chiffres et les statistiques au sein d'un portail unique.Appelé à clarifier la situation de la santé mentale dans notre pays, de " cartographier le paysage actuel de ces soins et d'en identifier les lacunes et les possibles recoupements ", le KCE n'a pu que constater qu'en réalité, les besoins de la population belge en la matière ne sont pas connus " car il n'existe pas de chiffres fiables sur ce sujet ". Le KCE n'a donc pas été en mesure de vérifier si l'offre de soins correspond aux besoins. Il déplore " l'étendue, la grande diversité, mais aussi la complexité de l'éventail des soins de santé mentale proposés dans notre pays. Il en résulte une offre de soins peu visible et peu lisible, tant pour les citoyens que pour les prestataires de soins et les responsables politiques. "Ce que l'on sait, toutefois, c'est que sur fond de réformes nombreuses dont la dernière en date concerne les articles 107 (transformation de lits psychiatriques à disposition d'équipes ambulatoires surtout à destination de personnes gravement malades), " plus de 80 % des moyens financiers dévolus aux soins de santé mentale sont consacrés aux soins résidentiels (hôpitaux psychiatriques, maisons de soins psychiatriques, Initiatives d'Habitations Protégées). " Un tiers des adultes belges sont confrontés à des problèmes de santé mentale. " La prévalence des problèmes de santé mentale a considérablement augmenté en Belgique entre 2008 et 2013, dans toutes les régions. D'une manière générale, ces problèmes sont plus fréquemment mentionnés à Bruxelles et en Wallonie qu'en Flandre. "Il n'y a pas consensus sur la définition de la santé mentale et sur les priorités. Les réformes visant la standardisation sont vécues par les soignants comme une menace sur la créativité individuelle. La confiance entre acteurs de terrain et autorités est minée.Il est donc souhaitable selon le KCE de " clarifier les points d'accès aux soins et à l'information, qui doivent être facilement accessibles pour toutes les personnes qui en ont besoin, mais aussi pour leurs familles et aidants proches. Ces points d'accès pourraient être des médecins généralistes, des maisons médicales, des services de santé au travail, des CPAS, etc. ". À l'avenir, " il serait souhaitable que toutes les informations sur l'offre de soins de santé mentale et physique soient réunies en ligne sur un portail unique ".Enfin, bien que le nombre de lits psychiatriques par habitant soit très élevé en Belgique (136/100.000 habitants), le KCE préconise de renforcer l'offre de soins (psychologues, psychiatres, médecins généralistes, maisons médicales, services de santé mentale, équipes mobiles, centres de plannings familiaux, etc.) ce, " dans l'environnement proche des personnes confrontées à des problèmes de santé mentale ". Cette offre doit être financièrement plus accessible.