...

Trois castelets pour un Far West très à l'ouest : au milieu une marionnette à fils qu'anime une sorte de fil-de-fer, justement flanqué d'une Calamity Jane qui crie plus vite que son ombre, très énervée par les manquements du montreur-bricoleur, dont le pantin... patine.Ces deux-là s'aiment, comme si le petit Joe aimait le grand Avrell, mais n'osent se le dire ; et c'est la figurine du cow-boy, évoquant par son statisme le compagnon de Cheval et Indien dans Panique au village tout comme les personnages raidis de Lady Penelope ( Thunderbird), qui sert d'entremetteur, d'émetteur de sentiments au ventriloque, lequel a la peur au ventre.Spectacle court, poétique, drôle et charmant, emmené au trot, et parfois à cheval d'ailleurs, par trois comédiens mis en scène par Eric De Staercke (écrite par ce même trio - Sandrine Hooge, John-John Mossoux, Michel Carcan - et placé ensuite dans la ligne de mire du metteur en scène), dans un récit sur le fil et qui ne perd pas celui des incunables du western ; de l'harmonica au salon, du Mexicain endormi à la squaw prisonnière légèrement dévêtue, leur comique visuel et clownesque est magistral. Bref, on n'a pas à faire à des pied-tendres.Le plus remarquable est bien sûr Michel Carcan qui tient le rôle de Mario (pour marionnette, ben oui), dont le travail corporel de la tête aux pieds en passant par le visage de Guignol - un éternel sourire bouche ouverte figé -, est tout simplement époustouflant, et confère une aura de mystère (de l'Ouest) au personnage du pantin très articulé.Une vrai poker face...