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Les responsables de la Mutualité chrétienne ont dit tout le mal qu'ils pensent, il y a quelques jours, de la volonté des négociateurs fédéraux de mettre fin au jour de congé maladie sans certificat dont le personnel des entreprises de plus de 50 travailleurs bénéficie actuellement. Par cette mesure, le précédent gouvernement entendait réduire la charge de travail sur les médecins généralistes. "Chaque visite chez le généraliste coûte 29 euros à l'assurance maladie", pose Elise Deroitte, vice-présidente de la Mutualité chrétienne. "C'est beaucoup d'argent pour un bout de papier. De plus, le patient paie des frais inutiles. La méfiance des employeurs ne devrait pas être financée par l'assurance maladie. Après tout, il existe des options de contrôle et un bon manager sait quand la confiance est rompue." Et d'ajouter: "Nous devrions utiliser le temps précieux de nos médecins généralistes, déjà surchargés, pour ce à quoi il sert vraiment: soigner les personnes malades qui ont besoin de conseils.""Les ressources de l'assurance maladie ne sont pas là pour renforcer le mécanisme de contrôle des employeurs. Ces budgets sont destinés aux soins de santé", insiste encore la responsable de la MC, pour laquelle "un message et une bonne conversation avec le responsable hiérarchique de l'employé constituent une meilleure solution en cas de maladie". À l'extrême opposé, l'Absym dit accueillir favorablement l'intention du futur gouvernement de réintroduire l'obligation de certificat médical dès le premier jour d'absence pour maladie. Le syndicat rappelle que l'absentéisme d'un jour a augmenté [1] de pas moins de 44,2% depuis la suppression de l'obligation légale. Voici les arguments avancés par l'Absym en faveur de la mesure de réintroduction du certificat d'un jour: - Fiabilité et objectivité: les médecins sont les seuls compétents et légitimes pour déterminer si une personne est malade. Le certificat médical offre aux employeurs une évaluation médicale objective d'un employé. - Prévention des problèmes de santé, par le biais de soins appropriés et en temps opportun: l'obligation de consulter un médecin en cas de maladie garantit que les employés reçoivent en temps opportun les soins médicaux appropriés. Sans cette obligation, le risque est réel que certains retardent la consultation médicale, ce qui pourrait entraîner des problèmes de santé plus graves et des absences encore plus longues. - Renforcement de la confiance entre employés et employeurs: le fait est que la suppression du certificat médical pour une journée a conduit à une augmentation significative et objectivement difficile à expliquer du nombre de jours de maladie. Un certificat médical apporte de la clarté et réduit le risque de conflits entre l'employeur et l'employé quant à la validité d'une déclaration de maladie. Un médecin (et uniquement un médecin) peut, en tant que partie neutre, décider si une personne est malade ou non, permettant ainsi à l'employeur et à l'employé de convenir ensemble d'un arrangement. Il ressort également de la 'super nota' qui circule à propos des négociations au fédéral que le futur gouvernement attendrait des médecins qu'ils déterminent non seulement l'incapacité de travail, mais également ce dont un employé malade est encore capable, au moyen d'un "certificat d'aptitude". "L'Absym ne souhaite pas s'immiscer dans le débat entre employeurs et employés concernant l'obligation éventuelle de certifier les absences pour cause de maladie", explique le syndicat médical dans un communiqué publié sur son site. "Cependant, nous soulignons qu'en cas de dispositions relatives à la certification, qu'elle soit obligatoire ou non, la maladie doit toujours être attestée par un médecin. Ce sera alors au médecin du travail de l'entreprise de déterminer les tâches que le travailleur peut encore effectuer, en tenant compte du certificat médical délivré par le médecin traitant. En cas d'absence totale du travailleur sur le lieu de travail, ce sera le médecin conseil de la mutualité qui pourra approuver le certificat médical prescrit par le médecin traitant."