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Bien décidée cette fois à vendre la vieille villa côtière décatie qu'elle visite de loin en loin depuis dix ans, Hélène voit son périple automnal aux allures de pèlerinage annuel et rituel (à chaque visite la vendeuse potentielle revient sur sa décision) perturbé par la découverte de la présence d'un intrus, venu squatter sa propriété délaissée. Carapacée dans son égoïsme de célibataire mollement endurcie, la trentenaire venue au départ pour solder sur la Pointe du Médoc les conséquences d'une ancienne lubie passagère, va tanguer au gré des remous internes et vagues à l'âme dont cette orpheline est secouée : tour à tour résistant puis lâchant prise face aux événements, rencontres, visites impromptus et aux éléments soudain déchaînés. Car après avoir traversé physiquement et mentalement une tempête aussi bien intérieure qu'océanique, reviendra le calme dans et autour d'Hélène pour laisser la place à un nouveau paysage notamment mental, désolé certes, mais nettoyé, voire reconfiguré.... Entre "sac" (ressassement ? ) et ressac des pensées, des actions, des humeurs, Anne-Marie Garat ballote le lecteur, submergé par les vagues de mots, les paquets de phrases longues, qui le laisse au bord de la noyade au point que ce dernier s'accroche au bastingage des pensées de l'héroïne à la dérive pour tenter de ne pas sur cet océan de mots perdre de vue la ligne d'horizon de l'intrigue. La quiétude revenue, le gris de l'atlantique vire d'ailleurs carrément au bleu... un peu fleur.