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Le rapport de cette fin octobre suit un premier publié en août (lire jdM n°2638). Il comprend les données reçues par les organismes assureurs du 1er mars jusqu'au 31 juillet inclus. À l'instar du premier rapport, trois flux ont été analysés: les prestations temporaires Covid-19, les prestations ambulatoires et les données hospitalières. "L'impact de la crise du coronavirus est perceptible dans tous les flux de données", résument les auteurs du rapport. Les dépenses comptabilisées pour les nouvelles prestations Covid se chiffrent à 202 millions d'euros. Sans surprise, les principales dépenses concernent les avis en vue de la continuité des soins (91,519 millions d'euros) et les avis de triage (14,662 millions d'euros). Ces deux postes de dépenses représentent plus de la moitié des prestations temporaires Covid-19 et 91,2% des dépenses totales comptabilisées se rapportant aux soins à distance pendant la crise. Au total, on recense 5.545.197 consultations à distance pour tous les secteurs sur l'ensemble de la période. On retiendra essentiellement deux choses des chiffres: l'importance prise par les soins à distance avec la crise, mais aussi le côté ponctuel de cette importance: entre le mois d'avril (1,735 millions d'avis) et le mois de juillet (361.731 avis), le soufflet est vite retombé. De l'analyse d'une sélection de codes de nomenclature ambulatoires, il ressort une diminution des dépenses de 4,2% entre juillet 2020 et juillet 2019. Toutes les professions de soins pâtissent d'une baisse des dépenses, exceptés les infirmiers et les spécialistes, qui se sont apparemment rattrapé au mois de juin. À noter que les prestations analysées concernant les spécialistes ne sont pas purement ambulatoires. Si l'on analyse la situation par mois de prestation, on constate clairement l'effet "première vague" de la pandémie. Dans le mois de prestation d'avril, l'Inami constate une diminution dans tous les secteurs, sauf dans celui des praticiens de l'art infirmier et des bandagistes et orthopédistes. Les dentistes ont été particulièrement touchés (-92,4%), mais aussi les médecins (-49,9%). Les spécialistes semblent avoir été épargnés (-4,7%). Dans le mois de prestation de mai, tous les secteurs ont affiché une diminution des dépenses, à l'exception des bandagistes et des orthopédistes. La diminution est moins marquée pour les dentistes (-46,8%) et les médecins (-36,9%) exceptés les spécialistes qui subissent davantage la crise qu'au mois d'avril (-12,5%). Dans le mois de prestation de juin, l'Inami constate par contre une légère augmentation des dépenses pour les dentistes, les praticiens de l'art infirmier et les spécialistes de respectivement 13,6%, 16,5% et 5,8%. Les généralistes, quant à eux, réduisent leurs activités avec -0,7%. L'effet de la crise du coronavirus est visible tant dans les données comptabilisées que les données prestées. Les dépenses prestées diminuent de 6% en mars, 29% en avril et 14% en mai 2020 par rapport aux mêmes mois en 2019. En juin 2020, elles augmentent à nouveau de 11% par rapport à juin 2019. Assez logiquement, les dépenses comptabilisées et prestées pour les services de soins intensifs augmentent tandis que les dépenses sont en baisse dans les autres services jusqu'au mois de mai (là aussi, on note une augmentation en juin). On constate donc le même effet "première vague" que dans les prestations ambulatoires. Il ressort de l'analyse des données par secteur que les dépenses pour toutes les rubriques des honoraires des médecins et des soins à basse variabilité diminuent dans les mois de prestation de mars, avril et mai 2020 de 19%, 47% et 26% respectivement par rapport aux mêmes mois en 2019. Dans le mois de prestation de juin 2020, elles augmentent à nouveau légèrement de 6% par rapport à juin 2019. Enfin, une évaluation de l'activité dans les hôpitaux pendant la première vague de Covid-19 a été réalisée en examinant les soins urgents et les soins non urgents. L'Inami ne s'attendait pas à constater une diminution des soins urgents malgré la crise. Cependant, il y a bien eu une forte baisse, particulièrement marquée en avril. Quelques exemples: l'évolution du nombre d'infarctus (-34%), de suivi des insuffisants cardiaques (-79%), d'admissions pour AVC (-16%) ou de prostatectomies (-66%). L'obligation de report des traitements non urgents a par contre été bien respectée, relate l'Inami. L'exemple le plus marquant constitue sans doute le nombre d'examens du sommeil réalisés, qui passe de 5.748 en avril 2019 contre 68 seulement en avril 2020, soit une diminution de 99%. Un prochain rapport donnera certainement des indications sur le regain de l'épidémie en décembre prochain.