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S'il y a du nouveau pour un certain nombre de vaccins, d'autres poursuivent simplement leur petit bonhomme de chemin tout en restant un must absolu pour les voyageurs en partance pour des contrées lointaines. " Dans le contexte de la pandémie actuelle, nous allons probablement encore devoir adapter nos habitudes de voyage pendant un certain temps ; par les temps qui courent, privilégier des destinations plus proches apparaît notamment comme un choix logique ", observe le Dr Soentjens. Une réalité qui explique du même coup le choix de notre premier point. Si la haute saison (d'avril à octobre) est presque terminée, retenons tout de même que l'encéphalite à tiques est endémique dans les régions rurales et boisées de plusieurs pays d'Europe centrale, comme l'Autriche, la Suisse, le sud de l'Allemagne, la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, le Monténégro, la Macédoine, la Bosnie, l'Albanie, la Biélorussie, la Bulgarie, la Roumanie, etc. Des foyers ont aussi été signalés en Suède, au Danemark et dans les pays baltes. Le site d'information allemand www.zecken.de comporte une carte très détaillée du risque d'encéphalite à tiques par ville. L'encéphalite à tiques est provoquée par un virus et doit être distinguée de la maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Dans le cas de cette dernière, la victime dispose en effet de 12 à 24 heures pour éliminer le parasite et se mettre hors de danger. Le virus de l'encéphalite à tiques, lui, peut pénétrer dans le corps de l'hôte presque immédiatement après la morsure. Le schéma de vaccination comporte trois injections (J0, un à trois mois plus tard, cinq à douze mois après la seconde dose), dont au moins deux doivent être administrées avant le départ vers une zone à risque. Il est possible d'appliquer un schéma vaccinal accéléré, où la deuxième dose est administrée 14 jours après la première. L'immunisation peut être conseillée chez les naturalistes et chez les touristes qui prévoient beaucoup d'activités à l'extérieur dans une zone d'endémie. " Depuis que le schéma de vaccination préventif a été raccourci, nous vaccinons beaucoup plus contre la rage que dans le passé ", observe le Dr Soentjens. " D'après une étude récente, le risque de morsure au cours d'un séjour en zone endémique est extrêmement élevé et peut provoquer un stress considérable au cours du voyage, parce qu'un certain nombre de procédures doivent être rapidement et strictement implémentées. " Chiens et chats sont les principales sources de transmission à l'homme, et le risque est plus élevé en Asie et en Afrique. La recommandation générale est d'éviter tout contact direct avec des animaux sauvages ou des animaux domestiques inconnus lorsque l'on est en voyage. Le vaccin contre la rage est utilisé aussi bien à titre préventif (prophylaxie pré-exposition) qu'après une situation à risque (prophylaxie post-exposition). La vaccination préventive assure une protection partielle en ce sens qu'elle " amorce " le système immunitaire et permet de le " booster " par la suite, mais elle doit malgré tout être répétée après chaque morsure. Le schéma vaccinal préventif reposait initialement sur l'administration d'une dose lors de trois visites, aux jours 0, 7 et 21 ou 28. Conformément aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé, les cliniques du voyageur sont passées en 2018 à un schéma en deux visites, aux jours 0 et 7, avec à chaque fois soit une double injection par voie intradermique (2 x 0,1 ml répartis sur deux sites d'injection distincts) soit une dose unique (1,0 ml) par voie intramusculaire. Il existe également un schéma accéléré, à réserver à certaines situations exceptionnelles ; on administrera alors une double dose par voie intradermique (2 x 0,1 ml) ou une dose par voie intramusculaire (1,0 ml) avant le voyage, une séance identique étant planifiée après le retour pour parfaire la prophylaxie pré-exposition. L'équipe de recherche du Dr Soentjens à l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers a récemment développé un score basé sur des facteurs de risque (jeune âge, durée du voyage ou projets de voyages futurs, activités à risque) pour aider les médecins à décider s'il convient ou non de vacciner un patient voyageur (*). Il est strictement recommandé de vacciner les jeunes bourlingueurs au moins une fois au cours de leur " carrière ". Une vaccination standard dans les cliniques du voyageur, y compris pour les nouveaux Belges qui vont rendre visite à leurs proches dans leur pays d'origine. L'hépatite A constitue de longue date un risque infectieux important chez les voyageurs, et la vaccination est recommandée à toutes les personnes qui y sont sensibles en partance pour l'Afrique (y compris le Maroc), l'Amérique latine et l'Asie (y compris la Turquie). Le schéma de vaccination complet repose sur deux injections administrées à un intervalle de six mois à un an. Après administration du schéma complet, on peut tabler sur une protection à vie. Il n'est jamais trop tard pour débuter la vaccination avant le départ. Les personnes qui se font vacciner à l'aéroport avant le décollage jouiront encore d'une protection de 70 à 90% en cas d'exposition au virus au cours des semaines qui suivent. La durée d'incubation est en effet de deux à sept semaines, et le patient a encore une chance bien réelle de développer une réponse immunitaire au cours de cette période. " La vaccination contre l'hépatite B est très importante pour les voyageurs, mais nous l'administrons moins qu'il y a dix ans dans notre clinique ", précise Patrick Soentjens . " Le principal groupe-cible se compose en effet des personnes susceptibles d'adopter des comportements sexuels à risque et des randonneurs - comprenez, des jeunes... et cette cohorte est aujourd'hui immunisée dans le cadre du schéma vaccinal de base. "