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1. Les coûts de l'énergie qui explosent dépassent à eux seuls les maigres marges dont disposait le secteur: selon les études Maha menées par la banque Belfius, l'ensemble des hôpitaux généraux du pays dégageaient globalement en 2020 un bénéfice de 176 millions d'euros. Cette marge semble aujourd'hui dérisoire face aux surcoûts énergétiques évoqués ci-dessus. 2. L'inflation galopante a mené à indexer les salaires de nos personnels cinq fois en 2002 et trois autres indexations sont déjà prévues en 2023. Si pour le personnel des services hospitaliers, il existe une prise en charge de ces surcoûts (avec un retard de six mois), il n'en n'est pas de même pour le personnel des consultations et des services médico-techniques qui sont à charge des honoraires médico-techniques. En effet, les honoraires sont indexés annuellement au premier janvier sur base de l'évolution des indices passés. En 2022, ceux-ci ont été indexés au premier janvier de 0,79% et une augmentation supplémentaire exceptionnelle de 2% a été accordée au 1er juin 2022, soit, sur l'année, une indexation de 1,96%. Les salaires auront quant à eux augmenté en moyenne de 6,17% sur la même période. Si les honoraires sont à nouveau augmentés au 1er janvier 2023 de 8,14%, les dépenses encourues en 2022 ne seront pas financées, creusant encore un peu plus les finances des hôpitaux. 3. Tous les autres coûts sont en augmentation: achats de matériels, de produits médicaux, de denrées alimentaires, etc. Ces augmentations sont parfois bien supérieures à l'indexation du Budget des moyens financiers (BMF) des hôpitaux. Celui-ci étant sous-financé depuis de nombreuses années (nos estimations chiffrent ce sous-financement à près de 4 milliards d'euros), les hôpitaux font face aujourd'hui à des difficultés croissantes de trésorerie. 4. Dans le même temps, l'État doit des centaines de millions d'euros aux hôpitaux au titre de rattrapages, liés au sous-financement chronique des accords sociaux de ces dernières années. Les dernières révisions accordées portent sur l'exercice 2015. Ce sont donc sept années d'arriéré que les hôpitaux attendent et préfinancent entre-temps. 5. Enfin, nous voyons les taux d'intérêt augmenter significativement au moment où les besoins en trésorerie des hôpitaux sont en train d'exploser. Et, compte tenu de la détérioration rapide de la situation financière des hôpitaux, les banques deviennent de plus en plus réticentes à leur prêter les moyens dont ils ont besoin.