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L'exposition met en exergue l'identité juive de l'artiste américain, notamment au travers de la conception de la seule architecture qu'on ne lui connaisse, à savoir la construction et réalisation de la synagogue de Chester dans le Connecticut où il s'était installé. S'affiche également sur les murs une étoile de David colorée et quasi pop dans ses dégradés, qui fait partie d'un de ses dessins muraux ( Wall Drawings), plus de 1.300 réalisés par l'artiste de son vivant, et qui se veulent éphémères, puisqu'ils sont détruits à la fin de chaque exposition. Lignes horizontales, diagonales, verticales de différentes couleurs investissent l'espace principal du rez-de-chaussée du Musée Juif de Belgique, situé près du sablon. Dans un couloir, c'est un cube dans un cercle qui s'y voit accolé. Ailleurs, d'autres cubes inachevés et des formes géométriques en trois dimensions cette fois emplissent l'espace, ainsi que des peintures moins rigides, plus molles, qui évoquent un Pollock sans taches et qui datent de la fin de la carrière de l'artiste. Le lien avec la Belgique se fait notamment au travers de son manifeste conceptuel écrit et acquis par le docteur Herman Daled, disparu il y a peu. Autre lien avec notre pays, le projet de Sol LeWitt au CHU de Liège en compagnie de Charles Vandenhove et dont on peut voir les dessins, ou, toujours en collaboration avec cet architecte avec lequel l'artiste juif américain se liera d'amitié, le projet du hall d'entrée du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Enfin, est reproduit le Drawing 138 de 1972, constitué d'un énorme entrecroisement de lignes, originellement réalisé à la galerie MTL de Bruxelles voici tout juste 50 ans. Preuve avec cette exposition uniquement basée sur des sculptures, dessins, peintures et projets issus de collections publiques et privées belges, que la Belgique - et ses collectionneurs connus pour leur curiosité et leur absence de préjugés - a été et reste une terre d'accueil pour les artistes contemporains.