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Cette aventure à travers trois pays a permis au couple Lannoo de vivre des moments d'émerveillement absolu. En guise d'échauffement, il a découvert les églises jésuites restaurées en Bolivie, " l'idéal pour s'habituer à la haute altitude ". Ensuite, direction l'Altiplano et Potosi, avec son (ancienne) mine d'argent, le salar d'Uyuni et le désert Siloli. Ses phénomènes naturels surprenants et les panoramas à couper le souffle laissent les voyageurs pantois. " Les nuances de couleurs et la lumière changeante rendent les photos magnifiques. Mais ce ne sont que des souvenirs. Ce qui compte, c'est de se balader au milieu de ces paysages et les vivre en direct. Je vous assure que là-bas, on se sent très petit. "C'est via le désert d'Atacama au Chili que le groupe s'est rendu vers le nordouest de l'Argentine, " ce que je recommande également. Dans les alentours de Cafayate et de Salat, certes connus pour leurs vins, on découvre de nouveau des formations naturelles (rocheuses) étonnantes, des paysages lunaires ainsi que des lagunes. La nature occupe une place centrale dans ce genre de voyage. Vraiment, vous ne serez pas déçu. "" Chaque année depuis les deux dernières décennies, nous réalisons un grand voyage. Nous avons eu l'occasion de découvrir de nombreux et beaux endroits. Le Sendero Altiplano est certainement l'un de nos plus beaux voyages ". Mais sachez que partir avec le Dr Lannoo est synonyme de voyage intense et de nombreuses découvertes. " Programmer et préparer des voyages est d'ailleurs l'une de mes passions ", précise l'ancien généraliste Géry Lannoo (67 ans). Top départ pour un voyage de toute beauté et des temps forts riches en émotions." Nous avons déjà visité la Patagonie, l'Équateur, le Pérou et le Nord de la Bolivie. Nous sommes donc presque automatiquement arrivés sur l'Altiplano. " Seulement, pour un tel voyage à travers trois pays - la Bolivie, le Chili et l'Argentine - il faut avoir le temps. " Depuis que je suis retraité, nous voulons surtout profiter, que ce soit tout près ou plus loin, et voir encore beaucoup de belles choses. " Les projets ne manquent pas. " Le Caucase et l'Antarctique figurent encore au programme, mais nous profitons autant d'une balade à vélo dans le quartier qu'un peu plus loin ". Pour son voyage à travers le Sendero Altiplanico, le tour-opérateur autodidacte a trouvé l'âme soeur parfaite à Atacama. " Si vous voulez voyager à travers trois pays, vous devez faire appel à quelqu'un qui connaît extrêmement bien la région et qui est parfaitement habitué aux questions logistiques. Vous devez traverser la frontière plusieurs fois et il est important qu'un nouveau chauffeur vous attende à chaque fois de l'autre côté. Cela semble peut-être être des détails, mais tout cela s'est déroulé à la perfection. "" Lorsque l'on voyage sur l'Altiplano, une première donnée dont il faut tenir compte est l'altitude et son temps d'adaptation ", explique mon interlocuteur. " Heureusement, nous n'avons pas souffert du mal des montages. Mais il vaut quand même mieux s'acclimater dès les premiers jours. Il n'est toutefois pas question de rester assis car je veux tirer le maximum de chaque voyage, voir et expérimenter autant que possible. C'est pourquoi, les premiers jours ont été consacrés à la visite d'églises jésuites restaurées depuis Santa Cruz. Nous nous sommes également rendus, depuis Sucre, sur le marché coloré de Tarabuco. Un avant-goût parfait ".À Potosi, la mine d'argent et le cimetière des trains valent également la peine. " J'ai visité la mine ", raconte Mme Lannoo. " On achète de l'eau pour les mineurs, des feuilles de coca (contre la faim), des cigarettes et des bâtons de dynamite. On fait aussi la connaissance d'El Tio, une idole inventée par les Espagnols pour faire travailler les mineurs davantage. C'est une expérience spéciale. Car beaucoup de mineurs ont à peine 45 ans. "" La plupart des touristes visitent le salar d'Uyuni lors d'une excursion d'un jour à travers la Bolivie avant de retourner vers le nord et la capitale La Paz. Nous, nous avons choisi de passer trois nuits dans le désert de sel pour vivre l'expérience intensément. Je dois dire que c'est l'une des choses les plus impressionnantes qui m'ait été donnée à voir ", avoue le Dr Lannoo sans hésiter. " Il faut quand même tenir compte des températures. Le soir et la nuit, les températures sont négatives dans le salar. Le soir, un feu est allumé dans les hôtels de sel, mais il est quand même préférable de prévoir des sous-vêtements thermiques, des bonnets, etc. Le froid ne nous a toutefois pas empêchés d'aller nous balader la nuit pour admirer la beauté du ciel étoilé. C'est absolument à couper le souffle ". Autre expérience inoubliable : la randonnée en VTT dans le désert de sel en compagnie d'une communauté locale d'Indiens.Le désert Siloli est une des régions du Sud de la Bolivie délaissée par les voyageurs. Raison pour laquelle le Dr Lannoo a tenu à l'inclure dans son itinéraire. " La plupart du temps, vous êtes seul au bord des lagunes et autres lacs salés, dans un paysage désolé dont les reliefs étranges ont été sculptés par la nature. Il y a seulement quelques flamants roses. C'est vraiment impressionnant, vous savez. " Une petite partie de cette étendue - dont l'Arbol de piedra (l'Arbre de pierre) qui est une formation rocheuse due à l'érosion du vent et du sable ressemblant à un arbre desséché - ne s'appelle pas le désert de Dali pour rien." On dit que ces formations rocheuses étranges ont inspiré l'artiste surréaliste espagnol ". L'album photo de mon interlocuteur, qui illustre ses propos, en dit long à cet égard...Entre la Bolivie et son riche voisin le Chili, le contraste est grand, précise le généraliste. " On le remarque à de nombreuses choses. Par exemple, en Bolivie, qui est beaucoup plus pauvre, les routes sont en terre, alors qu'elles sont asphaltées au Chili. C'est une des raisons pour lesquelles le tourisme connaît un véritable essor dans et autour de San Pedro de Atacama. C'était encore un village voici quelques décennies. C'est aujourd'hui une vraie ville avec nombre d'hôtels et de touristes. Les Chiliens exploitent vraiment le désert d'Atacama d'un point de vue commercial. Il nous a fallu du temps pour nous y habituer : alors que nous étions seuls la plupart du temps en Bolivie, ce n'était pas du tout le cas à Atacama. "Un lien géologique unit les déserts Siloli et d'Atacama. Celui de Siloli fait en réalité partie du plateau d'Atacama, où l'on trouve de semblables paysages lunaires et des geysers. " Mais comme nous avions vu les plus beaux paysages en Bolivie, nous avons décidé, en concertation avec notre tour-opérateur, de rester peu de temps au Chili. Nous avons quand même testé les sources d'eau chaude de Puritama, qui sont des piscines naturelles dans lesquelles on peut se baigner. C'est chouette, mais comme je l'ai dit, on n'est pas vraiment seuls... "Une fois franchie la frontière avec l'Argentine, le groupe a retrouvé le calme. " Toute la région du nord-ouest de l'Argentine est nettement moins touristique que ce que nous avions vu au Chili. C'est peut-être la raison pour laquelle nous la considérons comme le deuxième temps fort de notre voyage sur l'Altiplano. Ici aussi les paysages sont très impressionnants, avec des nuances de couleurs qui changent constamment selon la lumière et le soleil. Et oui, on fait beaucoup de kilomètres pour ressentir et voir tous ces phénomènes, mais nous nous sommes arrêtés régulièrement et nous avons demandé à notre chauffeur de nous reprendre un peu plus loin. L'expérience est plus intense lorsqu'on parcourt à pied ces paysages diversifiés et arides ", raconte l'ancien médecin et photographe amateur passionné.Une fois encore, ce dernier illustre son récit d'une série de photographies impressionnantes. Comme celles du Cerro de los Siete Colorors par exemple, un canyon/ravin près de Purmamarca dans la province argentine de Jujuy, où la montagne se teinte de toutes les nuances de rouge." Il y a tellement de variations qu'on peut s'arrêter toutes les cinq minutes pour prendre des photos. Il faut aussi s'attarder au parc national de Los Cardones, sur la route de Cachi, célèbre pour ses cactus hauts de plusieurs mètres. Ils peuvent atteindre entre six et huit mètres de haut. "Et si la faune et la flore sont absentes - car au milieu de ces formations rocheuses apparemment sans vie, l'observateur attentif devinera toute une vie à plumes - on découvre, dans le triangle entre Salat, Cachi et Cayafate, d'autres formations géologiques. Je note qu'El Amfiteatro ou Quebrada de las Flechas, telle une forêt de flèches et de montagnes ondulantes, valent le détour.Ce voyage intense de près de 4.000 kilomètres atteint son apogée dans la ville coloniale de Salta et les domaines viticoles environnants. " Les derniers jours ont été un peu plus calmes. Vous finissez par emmagasiner tant d'intenses impressions à un rythme effréné et on vit tous ces phénomènes naturels exceptionnels, qu'à la fin d'un tel voyage, on souhaite se reposer un peu. "Mais il semble que l'EPO naturelle, secrétée au cours d'un tel voyage en altitude, fasse encore de l'effet peu de temps après. " Quand nous sommes rentrés chez nous à la fin de ce voyage, il s'est avéré que nous avions encore de l'énergie", conclut le médecin avec un large sourire.