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Que ce soit à la maison, au travail, ou encore à l'école, la technologie devient omniprésente. Désormais, elle fait aussi partie intégrante des soins de santé et de bien-être et du soutien à la personne. Pensons par exemple aux capteurs destinés à prévenir les chutes, à la vidéo-consultation pour s'entretenir à distance avec un professionnel de la santé, aux vêtements intelligents et aux dispositifs portables qui collectent les paramètres de notre corps, aux applications qui servent notre santé et notre bien-être, aux plateformes de stockage de données médicales... La vitesse des évolutions technologiques et la progression fulgurante de l'exploitation des données soulèvent évidemment de nombreuses questions. Quel rôle allons-nous attribuer à toutes ces innovations technologiques et aux données collectées? Qu'allons-nous faire avec toutes ces données? Qu'en est-il du respect de la vie privée? Comment pouvons-nous anticiper les choses, plutôt que de les subir? Quels "principes" devrions-nous suivre pour que la technologie et l'innovation contribuent effectivement à la qualité de vie et à la bonne santé des gens? Toutes ces questions sont au coeur même d'un projet unique en son genre initié par le Fonds Dr. Daniël De Coninck et la Fondation Roi Baudouin qui gèrent ce Fonds et qui ont décidé de mener toute une réflexion en la matière, elle-même étant sollicitée pour de multiples projets liés à la technologie et au monde de la santé. "Dans le cadre de ce projet piloté par Bénédicte Gombault et baptisé 'Teckno 2030', j'ai été invité l'hiver dernier à participer durant deux jours consécutifs, en tant qu'expert en intelligence artificielle, à un atelier sur le devenir des soins de santé de première ligne et l'impact à court et moyen termes des nouvelles technologies", commente Christophe Montoisy, directeur commercial de Thelys, une société active dans le développement électronique et informatique sur mesure, et fondateur et porte-parole du Réseau IA Wallonie (1). "J'ai répondu favorablement car il me semblait intéressant d'avoir cette vision à l'horizon 2030, et aussi de pouvoir amener un point de vue un peu plus particulier lié à l'IA.""Je me suis retrouvé avec tout un éventail des personnes de terrain, francophones et néerlandophones, issues des mondes de la santé et de la technologie, ainsi que quelques participants ayant une vision plus large de la société.""Nous avons été amenés à utiliser la méthodologie de la prospective et, avec l'aide d'un animateur spécialisé, nous avons commencé par un brainstorming qui nous a permis de relever une trentaine d'éléments, ceux qui nous semblaient les plus pertinents, puis d'en extraire quatre ou cinq incontournables et de faire de ces derniers les vecteurs de notre réflexion de fond", poursuit Christophe Montoisy. "Cette concertation a débouché sur quatre visions de l'avenir, cohérentes mais foncièrement différentes. Il s'agit de futurs plausibles qui se dessinent, en fonction d'un certain nombre de forces motrices et d'incertitudes majeures. Le but était d'imaginer des mondes extrêmes, par exemple de se demander ce que cela pourrait donner si on pousse très loin la technologie, et de mieux comprendre comment cette technologie peut jouer un rôle dans l'amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Nous avons ainsi délimité un périmètre du possible et nous savons que la réalité que nous allons rencontrer prochainement sera à l'intersection de ces mondes-là."À l'issue de ce processus de réflexion approfondi et soigneusement construit, les participants ont élaboré collectivement huit principes directeurs. "L'exploration de ces mondes nous a permis d'identifier les leviers à actionner pour tendre vers un avenir où la technologie augmentera la qualité de vie liée à la santé des citoyens", précise Christophe Montoisy. "En outre, cela nous a appris quelles sont les conditions externes préalables à remplir absolument. Tant la liste des leviers que celle des prérequis nécessaires ont formé le socle final permettant de faire émerger les '8 Caring Technology Principles'.""Ces axes directeurs sont cohérents et utiles. Ils forment la trame d'un cadre destiné à guider le développement, l'application et le déploiement de la technologie et l'utilisation des données dans le but d'améliorer la santé, le bien-être et la qualité de vie des personnes au quotidien. Ils couvrent le plus large éventail possible de technologies: de l'IA et la robotique à la santé mobile et à la génomique, en passant par l'internet des objets, la biotechnologie et l'impression 3D." "Enfin, quand je considère ces huit principes à la lumière de l'IA, je constate qu'ils ont une portée plus large que le cadre de départ qui était celui de la santé de première ligne. Ils peuvent aussi être une source d'inspiration pour le réseau IA."