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En peu de temps, entre juin et juillet 2018, au moins six patients se sont vus contaminer par Sphingomonas paucimobilis. Tous étaient traités pour un cancer. Les laboratoires de la région n'avait pourtant relaté aucun cas récent d'infection par cette bactérie à gram négatif, pas plus que la FDA ou la chaîne de distribution pharmaceutique. L'étonnement des médecins était d'autant plus grand que Sphingomonas paucimobilis n'occasionne que rarement une septicémie, même chez les personnes au système immunitaire affaibli.L'équipe a donc décidé de faire analyser les fluides de la perfusion et des médications, pour très vite découvrir que quatre des sept seringues contenant l'hydromorphone et provenant de la réserve de médicaments étaient contaminées par Sphingomonas paucimobilis. Les microbiologistes en ont conclu que ces contaminations avaient probablement été provoquées par le même clone. La chromatographie a ensuite permis de découvrir que le contenu des seringues avait été dilué.Il s'est finalement avéré qu'une infirmière de l'hôpital avait " égaré " de l'hydromorphone et l'avait remplacée par de l'eau du robinet. L'hydromorphone en question avait été reconditionnée par le pharmacien de l'hôpital, pour cause de rupture de stock de la forme industrielle. La coupable, âgée de 27 ans, volait régulièrement de l'hydromorphone dans les réserves de l'hôpital, mais aussi de l'oxycodone et de la méthadone. L'intéressée a été mise en accusation peu avant l'été.Plusieurs publications avaient déjà mentionné que l'infection par Sphingomonas paucimobilis dans les hôpitaux pouvait provenir de l'eau de distribution, par la prolifération de la bactérie dans les réservoirs. Les oncologues tenaient à partager leur expérience, craignant que ce genre d'incidents ne se reproduise ailleurs. Ils ont aussi renforcé la surveillance dans la réserve de médicaments de l'hôpital, grâce à des caméras, notamment. La coupable encourt une peine maximale de dix ans d'emprisonnement, doublée d'une amende de 250.000 dollars. Aucun des patients contaminés n'est heureusement mort des conséquences de la contamination.