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Les traumatismes graves représentent une cause importante de décès précoces et de handicaps lourds. Les 24 premières heures de la prise en charge sont décisives pour éviter le maximum de séquelles à court et long terme. Or il est parfois difficile pour le personnel médical de correctement orienter le patient vers la bonne unité de soin. C'est pour résoudre cette problématique qu'en France plusieurs partenaires se sont rassemblés pour créer TrauMatrix. Et c'est du lourd puisqu'au sein de ce partenariat d'une durée de trois années, on retrouve l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'École des hautes études en sciences sociales, l'École polytechnique, Capgemini Invent, et l'association Traumabase. Des cliniciens, des chercheurs, des mathématiciens, des data scientists, des enseignants et des industriels se voient ainsi offrir une formidable opportunité d'allier leurs compétences au profit de la traumatologie de demain. Les partenaires ont choisi de privilégier trois axes qui revêtent une importance capitale en cas de traumatisme sévère : la prise en charge du patient, le diagnostic et la gestion de la stratégie de soins. Avec l'IA en fer de lance, TrauMatrix ambitionne d'accompagner les médecins anesthésistes réanimateurs dans la prise en charge des grands traumatisés tout au long de la chaîne de décision des 24 premières heures et notamment de les aider en temps réel à bien orienter les patients. L'outil doit également permettre de prédire la probabilité d'événements tels que le choc hémorragique ou le traumatisme crânien, et d'ajuster en conséquence la stratégie de soins. En parallèle, il pourra préciser la nature des ressources hospitalières, matérielles et humaines à anticiper afin d'apporter la meilleure réponse possible aux besoins du patient et d'augmenter ainsi ses chances de survie et d'absence de séquelles. Le projet repose sur l'utilisation de la TraumaBase, un observatoire régional créé en 2011 devenu un registre de données médicales sur les traumatismes graves à l'échelle nationale. Ce registre fédère une grande partie des acteurs français de la traumatologie lourde. Son objectif est de mieux décrire l'épidémiologie des traumatismes graves en compilant l'ensemble des données sur la prise en charge initiale des personnes traumatisées. Disposer de données fiables est en effet un enjeu majeur si on veut améliorer la prise en charge des patients, faciliter la recherche scientifique, nourrir les futurs outils de prédiction et élaborer une plateforme de services.