...

Al'école plurielle de Molenbeek comme à l'Institut Roger Lallemand de Saint-Gilles, se sont créés (il y en a d'autres dans la capitale et en Communauté Wallonie-Bruxelles) des écoles qui proposent une pédagogie active destinée à tous. Tout cela veut dire aussi bien les élèves que les enseignants.Une démarche illustrée par des interviews, des scènes de classes, de conseils, qui montrent comment les élèves se voient responsabilisés, grandis au travers de programmes transversaux qui mêlent les différentes matières (sorte de leçon de chose amplifiée). Un atelier de techno-physique réunit par exemple un prof de maths, un autre de physique et un troisième de technologie ce qui permet à la classe de comprendre concrètement le système des leviers et poulies et donc des forces.Ce n'est qu'un exemple, et ce mode de fonctionnement, s'il entraîne une plus forte implication, motivation des lycéens, et voit surgir une entraide réelle entre étudiants et une vraie proximité avec les professeurs, demande de la part et des élèves et des enseignants une plus grande implication, notamment chez ces derniers qui, dans une école encore balbutiante, ne comptent plus les heures qu'ils consacrent au progrès pédagogique.Constamment dans le dialogue, la bienveillance, mais aussi l'exigence, cet enseignement qui se base sur l'engagement collectif (les modules transversaux enseignés sont d'une durée de trois semaines) qui se doit d'être constant, et devra être mesuré sur la longueur au niveau des "émetteurs" comme des "récepteurs".La caméra d'Anne Schiffmann et Chergui Kharroubi sait se faire oublier dans les classes, donner la parole aux initiateurs, aux professeurs comme aux élèves; et, à l'examen, le bilan se révèle plutôt passionnant.Mais, même si l'on peut comprendre le parti pris favorable pour un enseignement différent vu la dégradation du système éducatif classique, le film aurait pu éviter la vision parfois trop premier de classe de l'école active...