Franck Caillierez est ostéopathe à Guérande. Entre son cabinet et les marais salants, s'élèvent les murailles gourmandes de la vieille ville. Rencontre avec un guitariste électrique passionné, originaire de la frontière franco-belge.
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Notre personnalité du jour est née à Lille. Il y fait ses études de kiné et sort diplômé en 1987. C'est dans l'hôpital de la capitale de la Flandre française qu'il y apprend aussi la néonatalogie. La vie lui offre l'opportunité de s'installer dans un cabinet situé à Tourcoing. Une adresse qu'il rachète dix mois plus tard : " Son fondateur voulait retourner dans sa Normandie natale pour y exercer" nous dit-il. " J'étais en charge de ses remplacements et cette année m'a permis de me créer un réseau de patients et d'obtenir leur confiance."Les années qui suivent, Franck Caillierez se forme en cardio et respi et à un traitement neuro-développemental mis en place par un couple d'anglais : la méthode Bobath. Un traitement conçu au lendemain de la seconde guerre pour les enfants infirmes moteurs-cérébraux. Il coopère avec le centre Marc Sautelet à Volleneuve-d'Ascq puis se forme à l'ostéopathie durant six ans à l'institut franco-britannique de 92 à 98. " L'ostéopathie m'a permis une vision plus globale, cognitive et émotionnelle de l'individu", nous affirme-t-il. C'est parallèlement qu'il s'intéresse à la médecine chinoise. Une ostéopathie plus douce qu'il pratique en " part-time" avec la kinésiologie.Ses enfants grandissent et en 2004, avec son épouse, il décide de se rapprocher de l'océan. Il exerce depuis à Guérande en Loire-Atlantique. Il y collabore tout d'abord avec un kiné-ostéopathe reconnu sur la place (et passionné de médecine chinoise) puis s'installe à son compte cinq ans plus tard. Depuis 2009, il partage son cabinet avec une podologue et depuis 2017, il ne se consacre plus, sauf quelques heures de kiné par semaine en structure, qu'à l'ostéopathie. Depuis, il se forme au shiatsu car " j'ai besoin de nourrir mon savoir".Sa première guitare, Franck Cailleriez l'a reçoit à ses 12 ans pour sa communion. Un objet en bois qu'il abandonne aussi vite dans un coin de sa chambre. Telle une pièce de Rébecca Dautremer, sa passion pour la gratte commence derrière un buisson. " Un samedi en revenant du Collège, j'ai entendu le son d'une guitare électrique qui émanait d'une fenêtre. Je me suis caché derrière la haie de la maison et j'ai écouté. J'avais 16 ans. Le guitariste jouait du blues. Je m'arrêtais régulièrement et un jour il me proposa de monter. Nous sommes devenus copains". Le premier morceau qui l'a impressionné est " get back" des Beatles puis ce fut ACD, Van halen... Un son qui l'accompagne jusqu'à présent. " J'ai appris avec les potes, en écoutant la radio ou des 33 tours car à l'époque, nous n'avions pas de tutto sur youtube". Il a essayé le conservatoire mais s'est fait virer au bout de trois mois...Un jour il découvre un vendeur de guitares qui devient un ami très proche et qui lui donne des cours durant un an. Passé ses 30 ans, il crée son premier band " C-Saxa-Cent" qui est un groupe de reprises et qui existe toujours ! Actuellement, il est l'un des deux guitaristes du groupe The Red shoes. Son nom de scène ? Franky Fingers !" Je n'écris pas, je joue de la guitare". Franck Caillierez a composé deux morceaux mais il n'est pas satisfait de ce qu'il a produit. Son attention est orientée vers son instrument : la guitare électrique. A Nantes, il a rencontré un luthier (Patrice Blanc) qui fait un travail magnifique ou encore les établissements Girault en Normandie ainsi qu'une nouvelle adresse à Saint-Nazaire. Un intérêt personnel croissant vers un instrument de haute qualité anime le thérapeute.Dans cette région-ci de la France, où les bars anglais foisonnent aux quatre coins des villes, nombreux sont les groupes amateurs ou semi-professionnels qui tournent dans ces pubs. Une émulsion palpable et riche qui connaît son pic durant les vacances estivales, lorsque les touristes remplissent les gîtes maritimes.S'il se forme régulièrement dans son activité professionnelle, il en va de même pour sa passion. Il répète tous les matins et a même une guitare dans son cabinet. Il a fait un stage en Corrèze où ils étaient 65, de niveaux différents " ce qui permet d'apprendre énormément". Il se rend également dans le Périgord où un ami réalise des cours très techniques en petit comité.Une passion dévorante qu'il a transmise à ses enfants. Un de ses fils est batteur professionnel dans le groupe de rock " The psychotic monks" qui connaît un très beau succès, une de ses filles chante et un autre fils est un touche-à-tout de la musique. Seul une de ses filles ne joue pas d'un instrument et est devenue ... ostéopathe.La pratique de la guitare lui a permis d'avoir un positionnement par rapport aux autres. " Faut être là, il ne faut pas jouer cul serré. Donner du plaisir et cela sera partagé...". Il insiste sur l'aspect technique sans lequel on ne peut pas se lâcher. " Dans mon métier, il est indispensable de s'intéresser aux gens. On travaille mieux lorsque l'on connaît l'histoire de la personne."