Une fin de l'homme et de loup

Aspirant guide de haute montagne, Jean-Marc Rochette, le bien nommé, a dû renoncer à cette carrière du fait d'un grave accident dans les années 70, se tournant alors vers la bande dessinée.Auteur notamment du mythique Transperceneige... transposé depuis au cinéma, le voici aidé de Matz au scénario qui livre un prequel à cette histoire de train arche de Noé, regroupant hiérarchiquement par wagon toute une panoplie d'humains sensés représenter la société et en reprenant les différences sociales.Extinctions, triptyque dont le premier volet vient de sortir, raconte la genèse de l'apocalypse à l'origine de ce récit d'ailleurs quasi biblique, provoquée par des fanatiques qui ont la nature pour religion.Le dessin est aussi sombre, clair obscur, claustrophobe qu'il n'est parfois un peu lourd.Une lourdeur qui convient parfaitement par contre à son autre ouvrage sorti simultanément : Le loup qui raconte en effet la confrontation entre un vieux berger qui a perdu un fils militaire au combat, et un jeune loup qui grandit et dont le pasteur a tué la mère au pied du massif des Écrins. Sur fond blanc, immaculé cette fois, dans la clarté de l'étendue bleu azur du ciel ou le noir profond de la nuit, les deux prédateurs se livrent un combat, alourdi en effet par la couverture neigeuse, au cours duquel ils finissent par se respecter.Ceci au milieu de la splendeur trompeuse de la montagne, aussi belle que dangereuse et qui semble jouer les arbitres impartiaux, neutres, blancs... voire d'une grande froideur.