...
Les particules de métal présentes dans la vapeur des cigarettes électroniques proviennent en partie de l'appareil (de l'évaporateur) et en partie des métaux présents dans les flacons recharcheables ou le réservoir. C'est principalement la composante chauffante de l'appareil (un alliage de FeCrAl ou de NiCr) qui est pointée du doigt. Une récente enquête a également mis en lumière la présence de plomb dans la vapeur de certaines vapoteuses, peut-être à cause d'un alliage différent au niveau de la résistance.La cigarette classique libère elle aussi des particules métaliques, certes dans des quantités infimes. Les plants de tabac absorbent en effet des métaux présents dans le sol, des pesticides ainsi que des résidus de pollution industrielle. Ces substances se trouvent surtout libérées lors du fumage des feuilles séchées. Certains de ces métaux s'avèrent plus dangereux une fois chauffés. Pour d'autres, c'est l'inverse. Les concentrations élevées (< 120ng dans la fumée de cigarette) concernent le cadmium, le plomb et l'arsenic. En comparant la fumée de cigarette classique à la vapeur de l'e-cigarette, dont on estime que 15 inhalations correspondent environ à une cigarette normale, les chercheurs concluent que l'exposition aux particules métalliques est supérieure avec la cigarette électronique pour les métaux suivants : l'étain, le chrome, le nickel et l'argent, mais moindre pour le cuivre et le cadmium. Les valeurs sont par contre les mêmes pour le zinc et le plomb.En cas d'exposition chronique et exagérée, tous les métaux détectés dans les cigarettes électroniques jouent un rôle dans certains troubles. Le plomb, par exemple, est neurotoxique pour les enfants et les personnes âgées. Il influe aussi sur l'apparition de maladies cardiovasculaires et rénales. Même en cas d'exposition basse, à des quantités infinitésimales, des effets sur la santé sont constatés. L'exposition au plomb par la vapeur doit donc être strictement évitée, et cela vaut également pour le chrome et le nickel. L'inhalation du produit transformé est cancérigène.Même certains oligoéléments essentiels à la santé, quand ils sont consommés par la nourriture, peuvent s'avérer toxiques une fois inhalés. En cas d'exposition élevée et chronique à la fumée, avec de grandes concentrations de cuivre, de fer, de manganèse ou de zinc, on observe toutes sortes d'effets sur la santé, allant de symptômes légers (toux, éternuements, douleurs et irritations des poumons), jusqu'à des troubles plus graves comme l'insuffisance pulmonaire, l'essoufflement et même la pneumonie.Qu'en est-il lorsque les concentrations de ces subtances sont peu élevées dans la vapeur de la cigarette électronique ? Difficile de le savoir, mais il ne faut négliger leur potentielle dangerosité. L'histoire montre que la nocivité de nombreuses substances ne se révèle qu'après des années de consommation. Prenez l'amiante, le tabagisme passif, la pollution de l'air ou l'exposition au radon.Les recherches en la matière doivent donc se poursuivre, tant pour connaitre l'ampleur précise de l'exposition aux métaux que l'impact sur la santé. Par principe de précaution, les scientifiques conseillent déjà de réduire le risque potentiel lié à l'exposition aux métaux en imposant des tests à tout type d'e-cigarette.Par ailleurs, il est important que les médecins qui conseillent la cigarette électronique pour sortir du tabagisme classique informent leurs patients de ces dangers potentiels, voire encouragent d'arrêter totalement d'inhaler fumées ou vapeurs.