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La CIM a d'abord clarifié la stratégie de dépistage. Les critères de test ont été étendus et permettent de tester tous les patients présentant des symptômes. Les personnes ayant été en contact avec des patients positifs peuvent également être testées en fonction des directives établies. Tout médecin peut, s'il dispose du matériel nécessaire, réaliser lui-même le test de ses patients. Il pourra également, s'il le souhaite, référer ses patients vers un centre de tri qui aura développé une fonction de testing. Le médecin généraliste du patient peut consulter les résultats des tests effectués sur un serveur de résultats, même si le prélèvement a été fait par quelqu'un d'autre. Au cours de la semaine, il recevra une notification automatique du résultat du test dans sa boîte aux lettres électronique sécurisée et pourra donc contacter le patient immédiatement, même s'il n'a pas réalisé le prélèvement et prescrit le test lui-même. Le patient testé doit enregistrer ses contacts des derniers jours à l'aide d'un formulaire - que fournit le médecin - disponible sur le site internet d'e-Health. Le patient dépisté Covid-19 sera contacté par un centre d'appel afin de réaliser le suivi de contacts, au même titre que personnes qui ont été en contact avec un patient infecté. Ce suivi est également réalisé par le médecin généraliste, qui pourra délivrer un certificat de quarantaine aux personnes concernées. Concernant ce certificat justement, un modèle adapté a été développé pour la durée de la crise. Il peut être employé pour les consultations avec contact physique ainsi que pour les contacts téléphoniques. Ce certificat est applicable pour deux situations : soit l'employé est incapable de travailler, soit il est apte à travailler, mais ne peut pas se déplacer et se rendre sur son lieu de travail ("certificat de quarantaine"). Les modèles de certificats concernés sont publiés sur le site Internet de l'Inami et intégrés dans les progiciels des médecins généralistes au cours de la même semaine. Reste une dernière pierre d'achoppement : les modalités de financement du testing. Si tester un patient au cabinet revient à réaliser une consultation normale, il n'en est pas de même dans les centres de tri. " Comment va-t-on payer ce testing ? Actuellement, les centres de tri sont financés à l'acte. Mais on ne peut pas mobiliser un médecin généraliste, qui a par ailleurs sa propre pratique, dans un centre de tri pour voir dix personnes sur la journée. La fonction testing des centres de tri doit être financée au forfait, sous forme horaire, afin de garantir plus de flexibilité. Mais aussi pour garantir l'équité entre les différents centres de tri. De plus, si deux tiers des 24.000 tests réalisés quotidiennement dans le pays se font en centre de tri, imaginez le nombre d'actes qu'il faudra payer ! Ce n'est pas raisonnable ", estime le Dr Thomas Orban, président du CMG. " Il faut que les autorités se positionnent ", continue le Dr Orban. " On ne peut arriver au même constat qu'en MRS où, jusqu'à aujourd'hui (4 mai, ndlr), rien n'était communiqué sur les modalités de rémunérations du testing. Alors que quasiment tout le personnel et les résidents ont été dépistés. Ce n'est pas respectueux. "" Il faut toutefois se poser et se rendre compte que mettre un pareil système en place, en trois semaines, c'est assez exceptionnel ", conclut le président du CMG. " La crise concerne les médecins bien sûr, mais également les autorités. Nous critiquons souvent, mais il faut aussi savoir dire merci. "