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Les chercheurs britanniques et chinois ont analysé les données médicales de 289.573 femmes chinoises qui ont fourni des informations détaillées sur leur grossesse et leur mode vie entre 2004 et 2008. Presque toutes avaient eu des enfants et aucune ne souffrait d'une pathologie cardiovasculaire à l'inclusion dans l'étude. En revanche, 8 ans après le début du suivi, 16.671 cas de maladies coronariennes incluant des infarctus du myocarde, et 23.983 accidents vasculaires cérébraux (AVC) ont été relevés.Les résultats montrent que les mères qui allaitent ont environ 10% de risque en moins de développer plus tard une maladie cardiovasculaire sévère comparativement à un groupe contrôle de femmes non allaitantes. Et plus l'allaitement est long, plus le risque baisse. Chez les femmes qui donnent le sein au moins pendant deux ans, le risque d'avoir une maladie coronarienne chute de 18% et celui de faire un AVC de 17%. Par ailleurs, chaque tranche de six mois d'allaitement apporte une diminution du risque de maladie coronarienne de 4% et d'AVC de 3%, ce qui n'est pas négligeable du tout, surtout pour les personnes à risque.Cette étude observationnelle n'explique pas les résultats qu'il convient de confirmer par des analyses plus précises sur une cohorte plus large. Les auteurs considèrent néanmoins que l'allaitement agirait en réinitialisant plus rapidement le métabolisme maternel que la grossesse modifie de manière spectaculaire. Il permettrait d'éliminer plus vite et plus efficacement la graisse stockée par la maman pour fournir l'énergie nécessaire à la croissance du foetus. De plus, les femmes choisissant cette formule seraient plus enclines à surveiller leur hygiène de vie, réduisant par là-même le risque cardiovasculaire.(référence : Journal of the American Heart Association, 21 juin 2017, DOI : 10.1161/JAHA.117.006081)