La Ligue cardiologique belge vous convie à son congrès annuel qui aura lieu le samedi 1er juillet, sur le thème : " Obésité et risque cardiovasculaire : quel traitement proposer à notre patient en 2023 ? "
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Le Pr Antoine Bondue, directeur du service de Cardiologie de l'Hôpital Erasme (Bruxelles) et président du Comité scientifique de la Ligue cardiologique belge, explique que ce sujet a été choisi parce que l'excès pondéral (IMC > 30) est extrêmement fréquent dans la population belge (60 %). " Et surtout, parce que c'est un problème de santé et de société qui est en nette augmentation, en particulier chez les jeunes. On tire la sonnette d'alarme parce qu'on sait que l'excès pondéral et l'obésité (IMC > 35) sont associés à la survenue de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires (MCV) ", précise-t-il.Pour la Ligue cardiologique, il était important d'attirer l'attention des médecins sur ce point et d'en faire le coeur de son congrès annuel. Les exposés permettront d'aborder le sujet dans une dimension transversale, à travers toutes les classes d'âge et dans les différentes modalités de prise en charge. " En effet, pas mal de facteurs psychosociaux et alimentaires 'déterminent' notre tendance à avoir un excès pondéral, et ces déterminants agissent dès le plus jeune âge ", souligne-t-il. " Ensuite, sur le plan médical, il y a vraiment un spectre de possibilités d'actions qui émergent actuellement, avec à la fois des approches psychosociales, diététiques et de conseils de remise en activité, mais aussi des approches pharmacologiques et techniques, qu'elles soient chirurgicales ou endoscopiques ".Ce congrès permettra de faire le point sur les différents aspects liant excès de poids et MCV. Antoine Bondue plaide qu'il y ait une prise de conscience, au niveau individuel et sociétal, des multiples actions à faire pour essayer de contrôler son poids et ses facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, dyslipidémies, résistance à l'insuline, diabète de type 2...). " La mission de la Ligue est de faire de la prévention cardiovasculaire et d'insister sur la bonne connaissance dans la population de ces facteurs de risque. Malheureusement, beaucoup de gens ne connaissent pas leur tension artérielle, leur sucre à jeun, leur cholestérol, et beaucoup se savent en excès pondéral sans vraiment y prêter attention. On doit donc renforcer cette prise en charge pour éviter des maladies cardiovasculaires. " " Il y a un énorme travail sociétal à faire autour de toutes ces dimensions et dans toutes les strates d'âges. C'est pourquoi on a invité des pédiatres à venir expliquer que ce lien entre excès de poids et MCV commence dès l'enfance. Chacun doit comprendrepourquoi il est important de contrôlerles facteurs de risque cardiovasculaire ou d'avoir une alimentation saine dès le plus jeune âge. Ilfaut travailler la prise de conscience collective parce que les enfants sont aussi victimes de ce qui se passe autour d'eux. Par ailleurs, il n'est jamais trop tard pour se prendre en charge et travailler ses facteurs de risque cardiovasculaire, c'est un message essentiel. Et on ne peut pas dire aujourd'hui qu'on manque de moyens ! ", insiste-t-il. L'un des objectifs de cette journée de formation continue est de faire le point sur ces moyens. " Après avoir redéfini le lien entre l'excès pondéral et le risque cardiovasculaire, on va aborder les aspects psychosociaux et diététiques (quels conseils alimentaires donner, quel type d'alimentation pour éviter l'excès pondéral ou pour l'affronter...). Et puis, les approches mécaniques qui restent d'actualité, que ce soit chirurgicales (anneau gastrique ou bypass) ou endoscopiques. "En fin du programme, il y a une partie sur l'approche pharmacologique de l'excès pondéral où il sera notamment question de l'usage détourné de certains médicaments, dont les agonistes des récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP-1). " Il est évident que les analogues GLP-1 ont un effet positif sur la perte de poids en favorisant la sensation de satiété, en diminuant les besoins alimentaires. La réalité, c'est qu'on doit veiller à ne pas détourner les indications premières de ces médicaments développés pour traiter le diabète. Mais, chez certains individus en surpoids, ils peuvent être des molécules d'appoint pour passer un cap. Après, il faut être réaliste, le traitement pharmacologique doit s'intégrer dans une prise en charge globale: il faut modifier toutes les habitudes de vie, c'est un travail de fond. Si on n'a pas attaqué les vrais problèmes sous-jacents, le succès n'est malheureusement que partiel et transitoire ", nuance le cardiologue. Le congrès de la Ligue cardiologique s'adresse essentiellement aux généralistes, mais aussi aux spécialistes intéressés (cardiologues, internistes, endocrinologues...). Il est bilingue avec deux sessions en parallèle, une francophone et une néerlandophone, animées par des experts sur chacun des sujets, et des modérateurs représentant les médecins généralistes et la Ligue cardiologique belge." On espère que grâce à ce congrès, tout le monde pourra avoir une vision plus moderne et plus appropriée de la façon de prendre en charge l'excès pondéral en 2023, dans l'idée de prévenir les MCV et d'améliorer la santé de la population. La Ligue offre un lieu d'échange interdisciplinaire, ce n'est pas un congrès de cardiologues pour cardiologues, c'est un congrès cardiologique pour toutes les disciplines intéressées par ce genre de problème ", conclut le Pr Bondue.