La ministre suédoise de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Helene Hellmark Knutsson, a licencié l'ensemble du conseil d'administration du Karolinska Institut, mentionne l'agence de presse Reuters, suite à une affaire de malversation et de véritable fraude scientifique commise par le chirurgien star Paolo Macchiarini. Deux rapports d'enquête externes imputent partiellement et explicitement la responsabilité à l'institut. L'établissement peut-il encore prétendre à décerner le prix Nobel de médecine, c'est la question posée par les Suédois.
Le week-end passé, le Journal du médecin avait déjà été alerté par le médecin de l'UZ Leuven et chirurgien en oto-rhino-laryngie Pierre Delaere sur le scandale Karolinska (lire nos informations de dimanche). Et voici que paraissent deux rapports d'enquête, tous deux accablants, sur le rôle de l'Institut et de l'Hôpital Karolinska. Depuis des années, Macchiarini est soutenu par le patron de Karolinska, comme le soulignent les rapports. Plus grave encore, il n'aurait jamais dû être engagé. La manoeuvre avait pour but d'attirer et de garder le chirurgien spécialiste des cellules souches dans leurs rangs, quitte à enfreindre les règles. Le patron de Karolinska est ainsi accusé de "mépris des lois, de l'éthique et de la morale". En outre, les rapports imputent une corresponsabilité à l'institut concernant la souffrance endurée par les victimes de Macchiarini.
Le magicien italien
Paolo Macchiarini est connu pour avoir été le premier à implanter une greffe de trachée recouverte de cellules souches. Tant les médias traditionnels que d'importantes revues médicales telles The Lancet ont alors présenté le chirurgien italo-suédois comme la superstar de la thérapie utilisant les cellules souches. Pourtant, dans une édition du Lancet de 2009, Pierre Delaere avait déjà formulé des inquiétudes vis-à-vis des pratiques du chirurgien italien. Depuis, deux des trois patients opérés par Macchiarini à Stockholm sont décédés, et le troisième reçoit toujours des soins intensifs, quatre ans après son opération.
Ce n'est qu'en 2013 que Macchiarini s'est vu interdire d'opérer par l'hôpital suédois. Il a toutefois continué à oeuvrer en Russie et aux USA, avec des résultats tout aussi catastrophiques. Il a même pu poursuivre son travail de chercheur au Karolinska, voyant même son contrat renouvelé jusqu'en octobre 2015. C'est un reportage de la télévision suédoise qui a permis de faire tomber Macchiarini, début 2016. L'émission a donné lieu aux deux rapports récemment publiés et au renvoi du recteur et du vice-recteur.
Assemblée Nobel visée
La foudre ne tombera-t-elle que sur Karolinska ? Pas sûr. Le week-end dernier, Pierre Delaere avait déjà fait état de dommages collatéraux au sein du Comité Nobel. Le prix Nobel de médecine est en effet attribué par cette assemblée, forte de 50 membres et partie intégrante de l'Institut Karolinska. Le Comité nobel doit-il conserver son autorité morale et décerner le prestigieux prix Nobel de médecine, se demandait avec prudence, déjà à l'époque, Pierre Delaere.
Certains membres de l'assemblée ne sont en effet pas irréprochables dans l'affaire Macchiarini. Ainsi, le secrétaire général Urban Lendahl avait déjà quitté son poste à cause de son implication dans le recrutement de Macchiarini. D'autres membres de l'assemblée Nobel ont-ils les mains sales ?
Pierre Delaere est soutenu par Bo Risberg, l'ancien chef du Comité d'éthique de l'Institut Karolinska. Risberg a exprimé son souhait, à la télévision suédoise, de geler le prix Nobel de médecine pendant deux ans et d'utiliser l'argent qui accompagne celui-ci pour indemniser les familles des victimes de Macchiarini.
Affaire à suivre, bien entendu
Le week-end passé, le Journal du médecin avait déjà été alerté par le médecin de l'UZ Leuven et chirurgien en oto-rhino-laryngie Pierre Delaere sur le scandale Karolinska (lire nos informations de dimanche). Et voici que paraissent deux rapports d'enquête, tous deux accablants, sur le rôle de l'Institut et de l'Hôpital Karolinska. Depuis des années, Macchiarini est soutenu par le patron de Karolinska, comme le soulignent les rapports. Plus grave encore, il n'aurait jamais dû être engagé. La manoeuvre avait pour but d'attirer et de garder le chirurgien spécialiste des cellules souches dans leurs rangs, quitte à enfreindre les règles. Le patron de Karolinska est ainsi accusé de "mépris des lois, de l'éthique et de la morale". En outre, les rapports imputent une corresponsabilité à l'institut concernant la souffrance endurée par les victimes de Macchiarini.Le magicien italienPaolo Macchiarini est connu pour avoir été le premier à implanter une greffe de trachée recouverte de cellules souches. Tant les médias traditionnels que d'importantes revues médicales telles The Lancet ont alors présenté le chirurgien italo-suédois comme la superstar de la thérapie utilisant les cellules souches. Pourtant, dans une édition du Lancet de 2009, Pierre Delaere avait déjà formulé des inquiétudes vis-à-vis des pratiques du chirurgien italien. Depuis, deux des trois patients opérés par Macchiarini à Stockholm sont décédés, et le troisième reçoit toujours des soins intensifs, quatre ans après son opération. Ce n'est qu'en 2013 que Macchiarini s'est vu interdire d'opérer par l'hôpital suédois. Il a toutefois continué à oeuvrer en Russie et aux USA, avec des résultats tout aussi catastrophiques. Il a même pu poursuivre son travail de chercheur au Karolinska, voyant même son contrat renouvelé jusqu'en octobre 2015. C'est un reportage de la télévision suédoise qui a permis de faire tomber Macchiarini, début 2016. L'émission a donné lieu aux deux rapports récemment publiés et au renvoi du recteur et du vice-recteur.Assemblée Nobel viséeLa foudre ne tombera-t-elle que sur Karolinska ? Pas sûr. Le week-end dernier, Pierre Delaere avait déjà fait état de dommages collatéraux au sein du Comité Nobel. Le prix Nobel de médecine est en effet attribué par cette assemblée, forte de 50 membres et partie intégrante de l'Institut Karolinska. Le Comité nobel doit-il conserver son autorité morale et décerner le prestigieux prix Nobel de médecine, se demandait avec prudence, déjà à l'époque, Pierre Delaere. Certains membres de l'assemblée ne sont en effet pas irréprochables dans l'affaire Macchiarini. Ainsi, le secrétaire général Urban Lendahl avait déjà quitté son poste à cause de son implication dans le recrutement de Macchiarini. D'autres membres de l'assemblée Nobel ont-ils les mains sales ? Pierre Delaere est soutenu par Bo Risberg, l'ancien chef du Comité d'éthique de l'Institut Karolinska. Risberg a exprimé son souhait, à la télévision suédoise, de geler le prix Nobel de médecine pendant deux ans et d'utiliser l'argent qui accompagne celui-ci pour indemniser les familles des victimes de Macchiarini.Affaire à suivre, bien entendu