Des chercheurs des Universités de Pittsburgh et de Washington ont évalué l'incidence mondiale, régionale et nationale de la septicémie et de la mortalité due à ce trouble de 1990 à 2017, en utilisant les statistiques des registres de l'état civil et les données sur les admissions à l'hôpital pour plus de 100 millions de personnes et en incorporant les estimations de 2017 de l'étude épidémiologique Global Burden of Diseases, Injuries and Risk Factors Study (GBD) pour les causes de décès et maladie qui regroupaient 282 causes sous-jacentes de décès dans 195 pays.
Les estimations antérieures étaient limitées car elles s'appuyaient sur les bases de données des hôpitaux d'un groupe choisi de pays à revenu moyen et élevé et ne tenaient pas compte du nombre de cas survenant en dehors des hôpitaux, en particulier dans les pays à faible revenu.
Le résultat est interpellant. L'analyse estime à 48,9 millions de cas de sepsis dans le monde en 2017, en baisse par rapport aux quelque 60 millions de cas relevés en 1990. Par contre, le nombre de décès attribués à la septicémie en 2017 s'élève à 11 millions, soit un décès sur cinq (19,7%) dans le monde, le double des estimations précédentes.
La grande majorité des cas - 85% en 2017 - sont survenus dans des pays à revenus faibles ou moyens, et en premier lieu en Afrique subsaharienne, dans les îles du Pacifique Sud près de l'Australie et en Asie du Sud, de l'Est et du Sud-Est. L'incidence est plus élevée chez les femmes. Plus de 40% de tous les nouveaux cas surviennent dans la petite enfance, chez les moins de cinq ans. La cause sous-jacente la plus courante de décès liés à la septicémie en 1990 et en 2017 est une infection des voies respiratoires inférieures.
(référence : The Lancet, 18 janvier 2020, DOI : 10.1016/S0140-6736(19)32989-7 et
DOI : 10.1016/S0140-6736(19)33065-X)