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Des données récentes plaident fortement en faveur de l'utilisation d'oestrogènes naturels, soulignant le profil de sécurité supérieur de l'oestradiol (E2) et d'un oestrogène de nouvelle génération, l'estétrol (E4). Ce dernier est un oestrogène natif utilisé en combinaison avec la drospirénone (DRSP). L'expérience clinique actuelle et les données pharmacologiques recueillies au cours de son développement suggèrent que cette combinaison présente un risque potentiellement plus faible de TEV grâce à un effet moins marqué sur les facteurs de coagulation et le système hémostatique, en comparaison avec les combinaisons EE-LNG et EE-DRSP. L'analyse des données de pharmacovigilance peut accélérer l'identification des signaux de sécurité liés aux médicaments ou rassurer quant à leur profil de sécurité. Une étude récente et réalisée par des chercheurs de l'Université de Namur (1) consistait précisément dans l'analyse des données de la base EudraVigilance, en s'intéressant plus particulièrement aux taux de déclaration d'événements de TEV associés à diverses formulations de COC jusqu'au 28 juillet 2024. Les auteurs ont comparé les taux des COC à base d'oestrogènes naturels E2 et E4 et des COC à base d'EE - y compris une comparaison avec l'EE-LNG, la combinaison qui est considérée comme la COC gold standard en matière de limitation du risque de TEV.Les calculs ont montré que les COC contenant des oestrogènes naturels présentaient des taux de déclaration proportionnelle significativement plus faibles pour les TEV que ceux des COC à base d'EE. Plus précisément, la combinaison E4-DRSP montrait le taux de déclaration proportionnelle le plus bas (0,12), similaire à celui des pilules uniquement progestatives. A l'inverse, la combinaison EE-DRSP présentait le taux de déclaration proportionnelle le plus élevé (2,25), suggérant un risque thrombotique accru.Les auteurs concluent que les oestrogènes naturels comme l'oestradiol et l'estétrol pourraient s'imposer comme des alternatives plus sûres aux oestrogènes synthétiques comme l'éthinyloestradiol, en particulier lorsqu'ils sont associés à des progestatifs comme la drospirénone.A noter encore que l'étude prospective PRO-E2 de l'équipe réunie autour de Suzanne Reed (2) allait dans le même sens, en montrant dans une population de 101.498 femmes suivies pendant une période allant jusqu'à deux ans la non infériorité, sur le plan des TEV et des TE artérielles, de l'association nomégestrol acetate 2.5mg + 17b-oestradiol en comparaison avec les associations contraceptives contenant du lévonorgestrel. Référence : 1. Didembourg M, Locquet M, Raskin L, Tchimchoua BT, Dogné JM, Beaudart C, Douxfils J. Lower reporting of venous thromboembolisms events with natural estrogen-based combined oral contraceptives compared to ethinylestradiol-containing pills: A disproportionality analysis of the Eudravigilance database. Contraception. 2025 Feb;142:110727. doi: 10.1016/j.contraception.2024.110727 2. Reed S, Koro C, DiBello J, Becker K, Bauerfeind A, Franke C, Heinemann K. Prospective controlled cohort study on the safety of a monophasic oral contraceptive containing nomegestrol acetate (2.5mg) and 17β-oestradiol (1.5mg) (PRO-E2 study): risk of venous and arterial thromboembolism. Eur J Contracept Reprod Health Care. 2021 Dec;26(6):439-446. doi: 10.1080/13625187.2021.1987410