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L'idée d'une telle pilule, surnommée "polypill", et parfois "surperpilule", dont la composition peut varier, date d'une vingtaine d'années. Mais cette nouvelle étude est la première réalisée à grande échelle pour en mesurer l'efficacité sur une longue durée.L'essai comparatif a été mené sur une population rurale turkmène d'Iran, avec tirage au sort de ceux recevant la "polypill". Agés de 50 à 75 ans, les 6 838 participants (3 421 dans le groupe "polypill"), dont plus de la moitié étaient des femmes, ont aussi reçu des conseils d'hygiène de vie (arrêt du tabac, activité physique...). Ils ont été suivis pendant cinq ans et, dans l'ensemble, ils ont fait preuve d'une grande observance du traitement.La pilule testée contenait de faibles doses de deux médicaments contre l'hypertension (un diurétique, l'hydrochlorothiazide 12,5 mg et l'énalapril 5 mg) ainsi qu'une dose modérée (20 mg) d'un anti-cholestérol, l'atorvastatine, et 81 mg d'aspirine.Pendant le suivi, 202 sujets (5,9%) du groupe "polypill" ont eu au moins un accident cardiovasculaire majeur vs 301 sujets (8,8%) du groupe de soins minimaux. Le fait de prendre le cocktail de médicaments a donc réduit le risque d'accidents cardiovasculaires majeurs de 34%, avec des résultats similaires chez les hommes et les femmes. Après ajustement pour tenir compte des gens prenant d'autres médicaments cardiovasculaires, l'effet protecteur global de la superpilule est tombé à 22%, restant statistiquement important.D'autres essais devront être menés afin de décider s'il y a lieu de généraliser la "polypill". Une telle stratégie serait en effet bienvenue dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires.(référence : The Lancet, 24 août 2019, DOI : 10.1016/S0140-6736(19)31791-X)https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31791-X/fulltext