Tout sur Cartel

Face aux coupes budgétaires imposées par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, les syndicats médicaux montent au créneau. L'Absym a proposé un doublement modéré du ticket modérateur pour les consultations, tandis que le GBO, au sein du Cartel, a tenté de sauver les téléconsultations via une formule réaliste de financement. Deux approches concrètes, rejetées d'un revers de main. Les médecins dénoncent un dialogue de façade et une politique sourde aux solutions.

La Dre Elisa Kottos, présidente du Modes (Monde des spécialistes, Cartel), défend une réforme de la nomenclature menée avec les médecins pour garantir l'accès aux soins et une juste rémunération des spécialités. Entre revalorisation des actes, délégation des tâches et impact de l'intelligence artificielle, elle appelle à des décisions équilibrées, tenant compte des réalités du terrain et des besoins des patients.

Le report de la décision sur le budget des soins de santé a alimenté tensions et incertitudes, notamment parmi les syndicats médicaux. Pour Gilbert Bejjani, Président de l'Union des médecins (Absym-Bruxelles), l'essentiel est d'adapter la norme de croissance aux besoins réels du secteur et poursuivre une réforme en profondeur du financement hospitalier et de la nomenclature. Il insiste sur la nécessité d'une rétribution plus juste des médecins expérimentés, d'un soutien accru pour les soins aux patients BIM et d'une réflexion sur le modèle des forfaits, qui ne peut être une solution universelle. Autant d'enjeux majeurs pour garantir l'accessibilité, la qualité et l'efficience des soins en Belgique. (Cet entretien a été réalisé avant la formation du gouvernement Arizona et les précisions de la Note de gouvernement sur la norme de croissance des soins de santé). Première partie.

Dans le contexte connu d'un budget (càd d'une autorisation de dépenser purement comptable) sans souffle politique par absence de consensus au niveau du gouvernement Vivaldi, le secteur médical s'était vu imposer une économie de 71 millions pour compenser le dépassement budgétaire qui affectait les prévisions 2025.

Le Cartel, regroupant les syndicats médicaux GBO, ASGB et MoDeS, menace de dénoncer l'accord médico-mut en l'absence de garanties budgétaires pour 2025. Il a jusqu'au 4 novembre pour ce faire.

Le GBO est malheureux de constater, comme tous les acteurs de la concertation, un dépassement du budget imprévu dû notamment aux phono-consultations et au secteur du médicament. Pour être approuvé par le Conseil général lundi prochain, des corrections sont indispensable bien que regrettables... Sinon, adieu l'indexation.

Le nouveau président du Groupement belge des spécialistes (GBS), le Dr Stan Politis, spécialisé en chirurgie maxillo-faciale, aborde les défis cruciaux auxquels sont confrontés les médecins spécialistes en Belgique. Entre la centralisation des soins, la modernisation du GBS, la collaboration entre disciplines et la pénurie de personnel médical, il expose sa feuille de route pour préserver la qualité des soins, améliorer l'attractivité de la profession et renforcer la représentation des spécialistes dans les débats publics.

L'ASGB (Algemeen Syndicaat der Geneesheren van België), aile flamande majoritairement spécialiste du Cartel, a réagi aux mesures d'économies dans le budget Inami 2025. " Ne pas soumettre de budget aurait signifié : devoir continuer avec des douzièmes provisoires... et perdre à la fois la norme de croissance (2,5 %) et l'indexation (3,34 %). Ce furent donc des mesures avec le couteau sous la gorge, en plus rendues difficiles par le délai extrêmement court de quelques jours pour les finaliser. "

Le Modes a profité de sa dernière assemblée générale pour mettre en oeuvre, pour la première fois, le principe de présidence tournante que le syndicat a initié il y a un peu plus d'un an. C'est désormais Élisa Kottos, pédiatre au CHU St-Pierre, qui assure la présidence du Modes pour un an. L'occasion d'aborder l'avenir du syndicat avec l'intéressée, ainsi que son prédécesseur, le Dr Ahmed Goubella.

Non, le GBO ne regrette pas l'annulation des CF qui ne tenaient pas compte des revendications du terrain. Oui, le GBO regrette que les PMG wallons risquent de perdre un budget pourtant crucial!

À propos de l'embryon de débat par journal interposé entre le Dr Luc Herry (Absym Wallonie), le Dr Philippe Devos (Unessa) et Mme Sylvianne Portugaels (CHR de la Citadelle).

La décision du ministre Vandenbroucke de forcer le chemin vers une vaccination par le pharmacien pour améliorer la couverture vaccinale ne passe décidément pas. Après l'Absym, c'est le GBO/Cartel qui critique le manque de concertation du ministre de la Santé avec les médecins. "Le capharnaüm redouté est confirmé par les premiers retours du terrain", fustige le syndicat.

La répartition des votes pour les élections syndicales de 2023 ne varie pas en sièges par rapport à 2018. L'Absym conserve ses sept sièges en médico-mut (cinq pour les Sp et deux MG), le Cartel ses trois sièges (deux MG et un Sp) et AADM ses deux sièges (deux MG et pas de Sp). En pourcentage, le Cartel se tasse en médecine générale et gonfle un peu en médecine spécialisée. L'Absym baisse chez les médecins spécialistes et monte chez les MG. L'AADM progresse un peu.

Le principal enseignement qu'on peut tirer des élections médicales 2023 est la poussée substantielle de la participation (de 24 à 35% environ, et même 54% si on ne compte que les médecins réellement actifs, soit 39.000 et non 59.000, dénominateur très généreux et très disqualifiant utilisé par l'Inami). On a donc arrêté la chute, telle est la nouvelle. Et elle est bonne car les politiciens ne pourront plus dire que les syndicats médicaux ne représentent pas les médecins.

Les premiers chiffres de la répartition des votes sont parvenus au journal du Médecin. Le Cartel se tasse en médecine générale, l'Absym baisse chez les médecins spécialistes. Mais il n'y a pas de modification en siège: l'Absym conserve sa majorité absolue de 7 sièges en médico-mut (5 Sp et 2 MG), le Cartel ses 3 sièges (2 MG et 1 Sp) et AADM ses 2 sièges (2 MG, 0 Sp).

À une année des élections fédérales qui se dessinent peu à peu, de nombreuses réformes ont été lancées par notre gouvernement, avec une consultation plus large par rapport à ce que l'on a connu précédemment. Les chantiers sont multiples et mobilisent un nombre très important d'acteurs pour réformer le système actuel.

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