Tout sur Maha

Dieter Goemaere (directeur hôpitaux & chief economist, Gibbis), le Dr Philippe Devos (directeur général d'Unessa) et Yves Smeets (directeur général de santhea) expriment leurs inquiétudes par rapport à l'étude Maha.

L'étude Maha pointe une année 2023 similaire à celle de 2022. Bien que le résultat positif s'améliore très légèrement (+45 millions d'euros sur un chiffre d'affaires de 20,5 milliards, une peccadille), les hôpitaux font face à une hausse des coûts. En 2022, on pensait cette hausse ponctuelle (sortie du covid, guerre en Ukraine). En 2023, elle est structurelle.

Quelle que soit l'ambition portée par l'un ou l'autre parti, les réformes en santé prendront du temps. Un temps qui fait défaut aux institutions de soins, au bord du gouffre financier. Ces dernières ont besoin d'un soutien politique rapide. Espérons que la majorité qui se dégage déjà côté wallon agisse vite et bien.

Eh oui, 2023, c'est déjà presque du passé. Quels événements ont marqué l'actualité belge en santé, cette année? Qu'en retiendrons-nous? Petite rétro (forcément un brin subjective) pour les lecteurs du jdM.

Face à un déficit historique de 20 millions d'euros pour l'année 2022, l'Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB) tente par tous les moyens de faire des économies de bouts de chandelle au détriment du personnel soignant.

La situation catastrophique des hôpitaux belges est due au choc inflationniste et au financement dual (BMF/honoraires des médecins) qui évolue avec un effet retard, a expliqué le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke à la présentation de l'étude MAHA. Mais il rappelle les nombreuses mesures de refinancement décidées pendant sa mandature. " Il gère. "

En dépit de toutes les mesures supplémentaires adoptées par les autorités, notamment pour soutenir le secteur pendant le covid, les hôpitaux généraux sont dans les difficultés jusqu'au cou. Le nombre d'hôpitaux qui tournent à perte ou se trouvent dans la zone de danger augmente.

C'est une triste première: tous les hôpitaux généraux enregistrent pour la première fois une perte sur leurs activités clés. L'indexation et la hausse des coûts de l'énergie auront eu raison du chiffre d'affaires des hôpitaux, pourtant en forte hausse. La dernière étude Maha menée par Belfius relève qu'en 2022, le résultat d'exploitation ordinaire des hôpitaux a reculé de 328 millions d'euros et enregistre une perte de 181 millions d'euros.

Il est loin le temps des applaudissements aux fenêtres. C'est en tout cas le sentiment de santhea en réaction à l'étude Maha. La Fédération hospitalière regrette que les hôpitaux sombrent dans l'oubli. "Les hôpitaux sont les grands oubliés du gouvernement qui reste sourd aux problèmes financiers profonds qu'ils rencontrent aujourd'hui."

En dépit de toutes les mesures supplémentaires adoptées par les autorités, notamment pour soutenir le secteur pendant le covid, les hôpitaux généraux sont dans les difficultés jusqu'au cou. Le nombre d'hôpitaux qui tournent à perte ou se trouvent dans la zone de danger augmente.

Frank Vandenbroucke estime que, selon les calculs les plus récents, les hôpitaux ne devront pas rembourser les avances distribuées aux hôpitaux pour surmonter la crise sanitaire. Il demande à l'Inami de réfléchir à un nouveau système d'indexation des honoraires des médecins.

Frank Vandenbroucke estime que, selon les calculs les plus récents, les hôpitaux ne devront pas rembourser les avances distribuées aux hôpitaux pour surmonter la crise sanitaire. Il demande à l'Inami de réfléchir à un nouveau système d'indexation des honoraires des médecins.

En 2022, selon les estimations des économistes de Belfius, le résultat courant des hôpitaux généraux pourrait présenter une détérioration de 270 millions d'euros par rapport à 2021 sur l'ensemble de l'exercice. "Ce qui conduirait à un résultat courant déficitaire pour l'ensemble du secteur."

"Si les autorités se vantent de mener une politique de santé répondant à un "Quintuple Aim", les hôpitaux font face, de leur côté à une quintuple impasse qui les mène tout droit à la faillite", pointe avec finesse Santhea. Démonstration en cinq arguments par Yves Smeets, directeur général de la fédération des institutions de soins publiques.

La situation financière des hôpitaux n'est pas au beau fixe. Un constat répété par l'étude Maha qui voit la situation se détériorer d'année en année, surtout au sud du pays. Les crises successives ont ajouté un sentiment d'urgence. L'inflation déflorera à coup sûr la trésorerie de tous les hôpitaux du pays. Face à des banques davantage frileuses, les institutions de soins peuvent trouver des alternatives à l'instar de Wallonie Santé, le fonds d'investissement wallon dédié au financement des acteurs de l'action sociale et de la santé.

La traditionnelle étude Maha de Belfius analyse cette année l'impact de la pandémie sur les finances des hôpitaux. Sans les avances financières débloquées par le Fédéral et les aides régionales, les hôpitaux auraient affiché en 2020 un résultat courant négatif de 737 millions. Grâce aux avances, il remonte à un léger résultat positif de 111 millions d'euros.

Le journal du Médecin a déjà abordé le 1er rapport triennal d'analyse financière des intercommunales wallonnes (lire jdM n°2687). Il révèle, à l'instar de l'étude Maha, que le secteur médico-social est très exposé aux risques financiers. Mais contrairement à l'étude Maha, les données sont ici publiques, ce qui permet de se pencher concrètement sur le cas de certaines intercommunales, de faire parler les chiffres et de tenter de comprendre où le bât blesse.

Médecine

Article du magazine

Les vaccins ARNm contre le SRAS-CoV-2, qui ont reçu le prix Nobel de médecine, ont accéléré l'adoption clinique de la technologie ARNm. L'objectif est désormais d'utiliser ces vaccins contre d'autres agents pathogènes, plus particulièrement dans la lutte contre les infections bactériennes et la résistance aux antibiotiques.

Clinical Update

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La prévalence de l'asthme est toujours en augmentation dans notre pays, et tout particulièrement chez les enfants au nord du sillon Sambre-et-Meuse - la faute en revient sans doute à une densité de population et à un degré de pollution atmosphérique plus élevés. Dans ce contexte, plus que jamais, le choix d'un traitement adapté et la garantie d'un bon suivi sont d'une importance majeure.