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Entre continuité des dossiers et redistribution des compétences, le gouvernement Bart Ier envoie des signaux forts en matière de santé. Le chemin ne sera pourtant pas facile, analyse le politologue Dave Sinardet. Gare à l'accident cardiovasculaire...

Le report de la décision sur le budget des soins de santé a alimenté tensions et incertitudes, notamment parmi les syndicats médicaux. Pour Gilbert Bejjani, Président de l'Union des médecins (Absym-Bruxelles), l'essentiel est d'adapter la norme de croissance aux besoins réels du secteur et poursuivre une réforme en profondeur du financement hospitalier et de la nomenclature. Il insiste sur la nécessité d'une rétribution plus juste des médecins expérimentés, d'un soutien accru pour les soins aux patients BIM et d'une réflexion sur le modèle des forfaits, qui ne peut être une solution universelle. Autant d'enjeux majeurs pour garantir l'accessibilité, la qualité et l'efficience des soins en Belgique. (Cet entretien a été réalisé avant la formation du gouvernement Arizona et les précisions de la Note de gouvernement sur la norme de croissance des soins de santé). Première partie.

Président de l'Union des médecins (Absym-Bruxelles), l'anesthésiste Gilbert Bejjani tient au système de concertation et à la sécurité sociale. Pour préserver des soins de santé de qualité, maintenir une norme de croissance supérieure à la croissance du PIB est nécessaire. Toutefois, le système pourrait être beaucoup plus efficient grâce notamment à la "Value-Based HealthCare".

Annoncée dans l'accord de gouvernement cet été, la réforme des droits d'enregistrement et de succession a été votée ce mercredi 4 décembre 2024. Cette modification législative copernicienne divise par trois les droits d'enregistrement et par deux les droits de succession, mais pas sans contrepartie, conditions multiples et autres délais de mise en oeuvre. Quelques mots d'explications s'imposent.

Le débat à la Chambre sur la réforme de l'IVG a été sacrifié sur l'autel des négociations pour la formation d'une coalition fédérale. Du moins provisoirement. C'est qu'il faut "maximiser les chances de réussite", alors qu'on discute depuis des mois pour former une Arizona. Cette confiscation du travail parlementaire (malgré une majorité) est inédite. Elle pourrait avoir des conséquences pour d'autres dossiers éthiques qui impliquent aussi le corps médical.

La volonté du nouveau gouvernement wallon de tout reformer, même ce qui n'est pas encore d'application, touche également la santé. Proxisanté est, entre autres, visé.

Les Engagés et le MR ont présenté, par l'entremise de leur chef de parti respectif, l'accord de gouvernement wallon pour la prochaine législature. Au menu, la responsabilité budgétaire (pour ne pas parler d'austérité), la gouvernance, l'emploi et la formation, l'économie, la fiscalité et, bien sûr, la santé.

Les soins de santé sont un point de friction majeur entre le MR et Les Engagés dans les discussions de coalition fédérale. Le MR propose de limiter l'augmentation des dépenses de santé à la croissance économique (1,4% par an), tandis que Les Engagés plaident pour une croissance de 3,5%. Elisabeth Degryse (Les Engagés) et le Dr Yannis Bakhouche (MR) aplanissent leurs différences.

La santé est évidemment le chantier qui focalise le plus l'attention à l'heure de former les gouvernements des entités fédérées et du fédéral. Mais la volonté de la majorité azure (MR - Les Engagés) d'abroger les droits de succession pour les remplacer par des droits de transmission de maximum 5% fait également beaucoup jaser.

Jeudi 20 juin, Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot ont écouté les acteurs de la santé dans le cadre des consultations de la société civile. Les 26 organisations présentes se sont senties écoutées, mais 3 heures, cela laisse trop peu de temps à chacun pour évoquer ses priorités. "Il faudra une vraie concertation, et pas simplement un tour de piste", prévient notamment Paul De Munck, président du GBO.

La santé est la pierre d'achoppement dans les négociations MR - Les Engagés. " Nous travaillons sur base de nos priorités, notre programme, pour faire en sorte que la santé soit un des pans essentiels du futur programme de gouvernement ", a annoncé Elisabeth Degryse, récemment élue à la Chambre pour Les Engagés, invitée au micro de La Première.

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