Tout sur Nicolas de Pape

Une étude des Mutualités libres auprès de leurs 2,2 millions de membres démontre que 10% des personnes ayant les dépenses de santé les plus élevées consomment 70% des soins et parmi ces 10%, 1% les plus consommateurs occasionnent 30,6% des dépenses. A contrario, 80% des membres représentent moins de 20% de ces dépenses, et 5% des membres n'ont... aucune dépense remboursée.

Alors que les revendications transgenres bouleversent les repères sociaux, éducatifs et médicaux, la quête identitaire des jeunes soulève des questions cruciales. Entre influences des réseaux sociaux, médicalisation précipitée et déconnexion avec la biologie, cette "identité à la carte" reflète un malaise générationnel profond, regrettent les Drs Jean-Pierre Lebrun et Beryl Koener, dans un essai récent[1]. En jeu: l'équilibre entre tolérance envers les trans et ancrage dans la réalité genrée.

Gilbert Bejjani se tâte. Se présentera-t-il aux prochaines élections à la présidence à l'Absym? Y pense-t-il en se rasant? En attendant, l'anesthésiste parle des "combats perdus" par le mouvement syndical médical, et de la nécessité d'intégrer la "Value-Based Healthcare" dans toute réflexion budgétaire.

Les soins palliatifs, longtemps cantonnés aux patients en fin de vie atteints de cancer, s'imposent désormais comme une réponse essentielle pour toute personne confrontée à une maladie grave et potentiellement mortelle. Il en faut au bon endroit, au bon moment, précise le KCE dans une étude parue jeudi.

Le Dr Charles Kariger répond et commente un récent éditorial de notre Senior Writer, Nicolas de Pape, intitulé : " Économies sans vision " (jdM n°2784 du 22/10/2024). Pour ce médecin, "depuis la loi du 9 août 1963, soigner, protéger et innover n'ont plus jamais été une priorité".

Le rapport de la Cour des comptes pour 2023 est formel: les dépenses de soins de santé croissent à un rythme soutenu: 34,5 milliards d'euros, soit une hausse nette de 11,34% par rapport à l'année précédente. Pourquoi une telle hausse? Le retour des soins non urgents après la crise covid et l'inflation galopante ont donné un sérieux coup d'accélérateur aux coûts. Les coûts hospitaliers, pharmaceutiques, les mutualités et les honoraires des prestataires de soins sont en ligne de mire également.

En Belgique, la hausse du nombre de femmes en incapacité de travail ne cesse d'inquiéter. Un rapport croisé des Mutualités libres s'attarde sur les causes de cette réalité, en se penchant à la fois sur les explications internes (santé reproductive, mentale) et externes (charge sociale, conditions de travail). Un état des lieux qui propose des pistes concrètes pour agir.

Ne pas utiliser l'IA en médecine serait une faute majeure tellement elle peut améliorer le diagnostic, mais aussi l'ensemble de l'organisation des soins. Toutefois, il faut se garder du "tout IA" démiurgique. La technicité absolutiste ne peut pas remplacer l'humain en médecine. Il faut aussi prendre garde au respect de la confidentialité des données médicales individuelles.

Dans "Le Capitalisme contre les inégalités", l'économiste Yann Coatanlem et l'économiste Antonio de Lecea défendent l'idée que les inégalités ne se résument pas aux écarts de revenus, mais s'étendent à des dimensions sociales et économiques cruciales comme l'éducation, la santé et les conditions de travail. Les auteurs plaident pour des politiques publiques globales, notamment un revenu universel de base (RUB), afin de garantir une justice sociale tout en stimulant l'innovation et la croissance. Contrairement aux idées reçues, ils montrent que la réduction des inégalités renforce la prospérité économique. L'ouvrage appelle à réformer le capitalisme pour le rendre plus inclusif, sans sacrifier son dynamisme.

"Face aux bouleversements écologiques et sociétaux actuels, le secteur des soins de santé se retrouve à un carrefour critique", explique le Pr Félix Scholtes, neurochirurgien, professeur en faculté de Médecine à l'ULiège et conseiller de la rectrice en sobriété numérique. Parmi les grands défis figure, liste loin d'être exhaustive, de trouver une nouvelle posture des soignants. Cela comprend un enseignement adapté de la médecine face au défi systémique, dont fait partie le problème dit "environnemental".

Le projet Neura vise à exploiter les "grands modèles de langage" pour développer des solutions technologiques dans le domaine médical, en commençant par les neurosciences. L'objectif est de fournir des outils accessibles et contrôlables, conçus en étroite collaboration avec des experts médicaux. Explications avec le Dr Sami Barrit, interne en neurochirurgie de l'ULB.

Hugues Bersini, professeur d'informatique à l'ULB, directeur du laboratoire d'intelligence artificielle de cette même université met en perspective l'apport de l'IA en médecine.

Pour le médecin réanimateur et professeur bien connu Jean-Louis Vincent [1], l'intelligence artificielle (IA) ne doit pas être vue comme une rivale des médecins. Ses avantages, énormes, l'emportent sur ses quelques inconvénients. Plutôt que remplacer les médecins, l'IA va les décharger de certaines tâches, améliorer leur diagnostic et leur donner plus de temps pour approfondir les relations humaines.

"Quelle place pour les services High Intensive Care (HIC) au sein du réseau psy?" C'est le titre d'un webinaire organisé récemment par le Dr Caroline Depuydt, directrice médicale générale adjointe à la clinique psychiatrique Espylon. Explications.

La Demeff (Délégation des médecins francophones en formation) a publié une réflexion globale sur l'agrément des médecins en formation.

Dans "J'arrête d'en faire trop/Les conseils d'une psychiatre pour sortir des pièges du perfectionnisme", le Dr Caroline Depuydt propose un guide pratique muni de moult exercices pour savoir où on en est. Et des solutions.

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