Tout sur USI

Le syndrome post-soins intensifs suscite de plus en plus l'attention des médecins. Il se manifeste auprès de 40% des patients ayant fait un séjour prolongé en soins intensifs par une faiblesse musculaire intense et persistante, des troubles cognitifs ou des problèmes psychologiques. Le journal du Médecin a demandé au Pr Jean-Louis Vincent (ULB-Erasme) d'éclairer ce syndrome à la suite de la parution d'un rapport du KCE à ce sujet.

"De nombreux infirmiers de soins intensifs sont en burnout et envisagent de quitter leur emploi ou même la profession infirmière", alerte le KCE dans une nouvelle étude. Le centre fédéral d'expertise réclame aux autorités un plan global pour attirer des infirmiers vers les USI.

"Nous devons évoluer vers une définition claire de ce qu'est un lit de soins intensifs", déclare le Pr Dominique Benoit de l'UZ Gent. Lorsqu'un patient Covid plus âgé prend la place d'un plus jeune dans une unité de soins intensifs, il ne s'agit souvent pas de justice distributive.

Le comité Hospital & Transport Surge Capacity a demandé le mardi 30 novembre à tous les hôpitaux généraux et universitaires de supprimer obligatoirement, avec effet immédiat et pour une période de deux semaines, le programme électif, tout en préservant les soins urgents et nécessaires. Le lendemain, le comité leur permettait tout de même de continuer dans certaines conditions. Des directives contradictoires qui ne facilitent pas le travail des directions médicales.

Le CHU Mont-Godine a dû fermer six de ses 28 lits USI par manque de personnel. Le problème n'est pas l'affluence des patients Covid, mais l'absentéisme pour cause de maladie qui réduit les capacités de prise en charge. Cette situation n'est pas exceptionnelle. On estime qu'actuellement en Belgique 5% des lits USI sont "perdus", c'est-à-dire indisponibles pour accueillir un patient. La tendance est aussi notable dans les services normaux des hôpitaux, avec là aussi une capacité réduite.

Le Groupe santé CHC a ouvert plus rapidement que prévu sa clinique MontLégia, au début de la crise sanitaire. Une heureuse intuition qui lui a permis d'augmenter significativement le nombre de lits de soins intensifs pour les patients Covid. Un défi fou qui s'est révélé gagnant.

Le Pr Jean-Louis Vincent estime qu'il faut une loi pour autoriser la sédation terminale dans les hôpitaux belges. Il a plaidé pour cette évolution législative lors de l'ouverture du 38e International Symposium on Intensive Care and Emergency Medicine, ce 20 mars

Organisé pour la 37e année consécutive par le Service des soins intensifs de l'Hôpital Erasme en collaboration avec la Société belge de soins intensifs, l'Isicem a attiré cette semaine plus de 6.000 professionnels. Plusieurs évolutions majeures de cette discipline ont fait l'objet de débats animés et de cinq communications dans le Jama et le NEJM.

L'ISP vient de publier son rapport annuel 2015 sur les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière dans les hôpitaux aigus. Attention, prévient le Dr Marie-Laurence Lambert, auteure du rapport, "ce projet est avant tout un outil d'amélioration de cibles spécifiques, et ne prétend pas fournir un état des lieux exhaustif de la qualité de l'hygiène hospitalière à l'hôpital." Pour Test-Achats, ce travail manque d'ambitions.

Médecine