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Ce jeudi 20 mai débute une grève des spécialistes en formation dans les hôpitaux francophones, annoncé mercredi soir par le Cimacs, dont les représentants ont rejeté le projet d'accord validé le mercredi soir par les fédérations hospitalières, les syndicats médicaux et Frank Vandenbroucke. La grève est annoncée jusqu'au lundi 24 mai... en fonction de la motivation du terrain. "Nous sommes bien conscients que le statut des Macs nécessite une adaptation et n'avons pas attendu ce mouvement pour nous en rendre compte. Dans nos réseaux respectifs, diverses initiatives ont été prises afin d'améliorer le statut des médecins spécialistes en formation au cours des dernières années", déclarent Renaud Mazy, administrateur délégué des Cliniques universitaires Saint-Luc, Julien Compère, administrateur délégué du CHU de Liège et Jean-Michel Hougardy, directeur général médical de l'Hôpital ErasmePour les hôpitaux académiques, le passage au statut d'employé réclamé par le Cimacs n'est " ni justifié, ni envisageable, car il ignore le caractère prépondérant de formation et l'implication du maître de stage dans l'apprentissage sur le lieu de travail des spécialistes en formation. " "L'encadrement du médecin en formation et sa supervision sont essentiels pour nos hôpitaux. Il est toutefois reconnu que la qualité de formation peut varier d'un lieu de stage à l'autre. Une réelle attention doit être portée pour assurer les moyens nécessaires aux formations de qualité malgré en contexte hospitalier de plus en plus tendu ", concèdent les trois patrons hospitaliers.Ils soulignent le statut du Macs est actuellement différent d'un réseau à l'autre, parfois d'un hôpital à l'autre. " Ceci implique des régimes différents au niveau de la rémunération, de la rémunération des heures supplémentaires, du versement de frais divers, de la gestion des congés maladie, de la comptabilisation du temps de travail et du respect des horaires. " Mazy, Compère et Hougardy estiment que l'accord signé le 19 mai organise une homogénéisation du statut des Macs à travers l'ensemble des hôpitaux universitaires.Ils évaluent à 7.500 bruts par an la revalorisation salariale de chaque assistant. Ils pointent la mise en place d'un système de comptabilisation transparent des heures de travail, contrôlées par un tiers indépendant, l'octroi systématique du salaire garanti et le rappel de la protection de la maternité." L'accord prévoit également la mise en place d'un organe consultatif permanent auquel participeront les Macs, une représentation spécifique des hôpitaux universitaires et des organisations faîtières des hôpitaux. De plus, comme l'a indiqué le ministre Vandenbroucke, le travail ne s'arrête pas là. Il a été convenu en Commission paritaire de poursuivre le travail?(améliorer la protection sociale, avec notamment une assimilation des années d'assistanat dans le calcul de la pension ; créer des stimuli financiers pour les disciplines en pénurie ; revoir la composition de la Commission paritaire nationale en les incluant ; poursuivre l'amélioration et l'harmonisation de leurs conditions de travail)", ajoutent les hôpitaux académiques francophones.Ils rappellent que si le gouvernement fédéral est prêt à dégager 30 millions d'euros pour couvrir partiellement cette revalorisation du statut des futurs spécialistes, le surcoût sera assumé par les hôpitaux. " Pour nos trois hôpitaux académiques, cela représente une charge non financée de plusieurs millions d'euros par an. La revalorisation du statut des spécialistes en formation doit s'envisager dans le cadre d'une revalorisation plus générale des autres acteurs de l'hôpital et de la capacité d'investissement de nos institutions qui se trouvent confrontées à d'importants défis. ""Nous ne comprenons donc pas le rejet par le Cimacs de l'accord proposé, compte tenu du processus dynamique de concertation qu'il prévoit. Ensemble, ils constituent une occasion unique et historique pour l'ensemble des Macs du pays. Nous ne pouvons que regretter une grève qui pénalise tous les autres acteurs de l'hôpital dans le contexte déjà pénible que nous connaissons tous ", déclarent Renaud Mazy, Julien Compère et Jean-Michel Hougardy.