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L'appel a été entendu par la base. Selon le Cimacs, les manifestants étaient un bon millier. Un peu moins sans doute mais ils étaient nombreux à brandir des pancartes et crier des slogans : "médecins pas larbins", "laissez dormir pour mieux nous guérir", "si votre employeur pouvait doubler votre année de travail, vous trouveriez cela normal ?" "médecins fatigués = patients en danger".... Pour le Cimacs, la réunion de la CNPMH ne s'était pas bien passé. Le porte-parole du comité a quitté la réunion. "Jacques de Toeuf, président honoraire de l'Absym, m'a dit que je n'avais pas ma place autour de la table de négociation, que j'étais un gamin qui crache dans la soupe et qu'ils étaient déjà bien gentils de m'accepter dans cette réunion parce que les décisions seraient prises entre les fédérations hospitalières et les syndicats médicaux. Je suis parti de la salle...", confie le Dr Jean-Michel Mot. Une version des faits que ne partage pas l'Absym. "Le départ du représentant du Cimacs est seulement lié à la susceptibilité et l'absence de stratégie diplomatique de son représentant qui a choisi de placer son égo avant la défense des intérêts de ses consoeurs et confrères en se déconnectant volontairement de la réunion. Nous ne pouvons que déplorer cette situation qui entraînera une grève limitée de la partie francophone du pays", commente le syndicat médical.Plus fondamentalement, le Cimacs estime que le contenu de l'accord ne répond pas aux demandes des spécialistes en formation. "Cet accord n'offre pas de réelle protection aux Macs au niveau des conditions de travail. Par exemple, le point repris dans l'accord sur la protection de la femme enceinte, se trouve déjà dans la loi. En outre, la revalorisation financière annoncée ne s'applique que si les spécialistes acceptent d'avoir des horaires de soixante heures par semaine, 72 heures maximum. C'est une façon déguisée d'obliger tous les Macs à signer l'opting out (le temps de travail additionnel, NDLR) . Nous nous battons pour obtenir des conditions de travail plus "humaines". Les Macs qui travaillent 48 heures de moyenne vont se retrouver lésés parce qu'ils ne seront pas revalorisés. Ce n'est pas qu'une question de salaire, mais aussi de protection du travail."Géraldine Chartier, coordinatrice-juriste du Cimacs, souligne que l'accord du CNPMH va empêcher un juge d'appliquer la loi comme elle devrait être appliqué. "En 2014, l'agrément prévoyait un temps plein de formation pour les Cimacs. C'était une grande avancée. Ici, la CPNMH compte changer l'agrément en disant qu'il s'agit d'un temps plein de 48 heures. Ce qui n'existe pas. Il n'y a pas de loi fiscale qui dit que les heures supplémentaires se situent au-delà de 38 heures. Or, les heures supplémentaires ne sont pas payées. Elles entrent dans le forfait de base de 48 heures. Si les macs travaillent au-delà de 48 heures, il n'y aura que 10 heures supplémentaires qui seront payées à 110% (de 14,96 euros de l'heure). On ignore comment les hôpitaux vont définir les différentes heures, y compris les temps de pause. Nous craignions des dérives." Ce vendredi, le Cimacs proposait un webinaire à ses membres pour bien expliquer le texte de l'accord et les enjeux. D'ici lundi, les responsables vont prendre le pouls de leurs membres pour voir si le mouvement de grève est maintenu ou non.