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Sur la pochette c'est Badman Returns : affublé d'ailes de vampire, Ozzy Osbourne, qui n'est pas chauve, sourit sardoniquement. L'ancien chanteur de Black Sabbath et sa voix de tuyau crevé s'offre un dernier tour de piste, inutile ? , suite au final 13 magnifique album du quatuor de Birmingham paru en 2013 et d'autant que the devil'son avoue désormais son " parkin'son " qui l'oblige à annuler sa tournée dans la foulée de cet album. Lequel ne porte pas les griffes de la nuit, mais celles de l'épouse et manager d'Ozzy, Sharon qui, contrairement à son époux, n'est jamais... stone. Pour ce grand guignol final, elle a rameuté des pointures comme Slash et Duff McKagan (ex-Guns and Roses), le batteur des Red Hot Chili Peppers, et même Elton John qui décidément laisse pousser sa perruque façon hard rock sur ses vieux jours (il se commit avec les Queens Of The Stone Age il y a quelques années). À la baguette : Andrew Watt, guitariste de Post Malone, lequel vient jouer les mauvais garçons sur It's A Raid, morceau plutôt punk. Watt qui cosigne les compositions n'a pas l'ampleur électrique - malgré son nom - ni le charisme d'un Zakk Wylde, d'un Jacky E Lee, voire d'un Randy Rhoads, artificiers mis en avant par Osbourne au cours de sa carrière solo. Ni d'ailleurs la lourdeur gothique d'un Tony Iommi du Sab' (sauf le riff de Eat Me) qui confère le côté vénéneux qui manque à ce disque au final très peaufiné. Une sorte de hard rock amerloque, proche d'un Alice Cooper dans le ton mais plus inspiré... ce qui n'est pas compliqué : le disque évoque Bark At The Moon (même type de ballade avec Ordinary Man notamment, de morceaux un peu couillus genre Straight To Hell), affiche ce côté démoniaque pour rire digne du BIFFF et se clôt sur un duo rap en compagnie Travis Scott, tout à fait inutile histoire de rameuter les " djeunes " (on confond Rapman et Badman). Avec cet Ordinary Man qui est loin d'être son plus mauvais album, le " Wizzard of Ozz " continue à faire illusion.