Dans un contexte de prise en charge globale de la santé, et étant donné la fréquence des troubles sexuels impactant la qualité de vie et la santé des patients, il est important de considérer la sexualité en dehors de l'angle du risque.

En consultation, la sexualité est essentiellement présentée sous l'angle du risque (prévention et gestion des IST, contraception, prescription de viagra), le reste n'obtenant qu'une priorité faible. Et pourtant, les problèmes sexuels sont courants quels que soient l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle.

Dans les études, 11% des patients ont signalé au moins un dysfonctionnement sexuel considéré comme important et 68 à 69% ont signalé des problèmes sexuels légers. Les problèmes les plus courants mis en évidence dans la littérature sont la perte de libido (20-30%), l'anorgasmie (16%), la sécheresse vaginale (15%), la dyspareunie (10-25%), le vaginisme chez les femmes. Les IST (32%), l'anorgasmie (10%), le phimosis (42%), la varicocèle (37%), les troubles prostatiques (39%), les troubles testiculaires (31%) et l'insuffisance érectile (27%) (physique vs psychologique) et l'éjaculation précoce (15%) chez les hommes. C'est surtout le cumul de troubles qui motivent les patients à consulter.

La majorité de ces troubles sexuels augmente avec l'âge chez les différentes catégories d'âge, hommes et femmes.

L'objectif de cette étude est de comprendre le vécu de l'abord de la sexualité par les patients en consultation de médecine générale afin d'améliorer nos pratiques quotidiennes.

Méthodologie

Nous avons réalisé une étude phénoménologique par entretiens semi-dirigés, en cabinet ou par visioconférence, avec des patients issus d'un échantillonnage raisonné. Ceux-ci ont été interrogés sur le thème de la sexualité. Les discours libres ont été retranscrits intégralement, réduits en unités de condensation codées en différents thèmes. Enfin une synthèse des analyses indépendantes de chaque entretien a été rédigée.

Parallèlement, nous avons mené une revue de la littérature sur le sujet en parcourant respectivement les littératures quaternaire à primaire en affinant la recherche.

Résultats

Au total douze entretiens ont été analysés. À travers l'analyse du vécu et des attentes des patients, nous retiendrons que le médecin généraliste semble la personne de référence par son approche holistique systématique.

Son approche devrait être adaptée à la personnalité du patient. Notons aussi l'importance du respect de l'intimité et du secret médical et le non-jugement. Ce travail souligne l'influence importante de l'attitude du médecin et de son professionnalisme sur l'état d'esprit du patient et sur sa prise en charge. Enfin, l'importance de la relation de confiance entre le médecin et son patient est soulevée tout au long de notre travail.

Conclusion

Il semble nécessaire de revaloriser la santé sexuelle en dehors du risque auprès des médecins généralistes. Le but est de faire émerger des pistes exploitables par les médecins généralistes dans leur pratique quotidienne et ainsi les familiariser à un abord plus fréquent de la sexualité. Les perspectives, suite à ce travail, seraient d'élargir l'échantillon et de faire un lien avec son équivalent ciblant les médecins généralistes.

- Titre complet: Étude du vécu des patient-e-s de l'abord de la sexualité en médecine générale. Étude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés

- Auteur: Fanny Godin (ULB)

- Promoteur: Dr Vincent Huberland

- Master complémentaire en médecine générale

- Année académique 2019-2020

Dans un contexte de prise en charge globale de la santé, et étant donné la fréquence des troubles sexuels impactant la qualité de vie et la santé des patients, il est important de considérer la sexualité en dehors de l'angle du risque. En consultation, la sexualité est essentiellement présentée sous l'angle du risque (prévention et gestion des IST, contraception, prescription de viagra), le reste n'obtenant qu'une priorité faible. Et pourtant, les problèmes sexuels sont courants quels que soient l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle. Dans les études, 11% des patients ont signalé au moins un dysfonctionnement sexuel considéré comme important et 68 à 69% ont signalé des problèmes sexuels légers. Les problèmes les plus courants mis en évidence dans la littérature sont la perte de libido (20-30%), l'anorgasmie (16%), la sécheresse vaginale (15%), la dyspareunie (10-25%), le vaginisme chez les femmes. Les IST (32%), l'anorgasmie (10%), le phimosis (42%), la varicocèle (37%), les troubles prostatiques (39%), les troubles testiculaires (31%) et l'insuffisance érectile (27%) (physique vs psychologique) et l'éjaculation précoce (15%) chez les hommes. C'est surtout le cumul de troubles qui motivent les patients à consulter. La majorité de ces troubles sexuels augmente avec l'âge chez les différentes catégories d'âge, hommes et femmes. L'objectif de cette étude est de comprendre le vécu de l'abord de la sexualité par les patients en consultation de médecine générale afin d'améliorer nos pratiques quotidiennes. Nous avons réalisé une étude phénoménologique par entretiens semi-dirigés, en cabinet ou par visioconférence, avec des patients issus d'un échantillonnage raisonné. Ceux-ci ont été interrogés sur le thème de la sexualité. Les discours libres ont été retranscrits intégralement, réduits en unités de condensation codées en différents thèmes. Enfin une synthèse des analyses indépendantes de chaque entretien a été rédigée. Parallèlement, nous avons mené une revue de la littérature sur le sujet en parcourant respectivement les littératures quaternaire à primaire en affinant la recherche. Au total douze entretiens ont été analysés. À travers l'analyse du vécu et des attentes des patients, nous retiendrons que le médecin généraliste semble la personne de référence par son approche holistique systématique. Son approche devrait être adaptée à la personnalité du patient. Notons aussi l'importance du respect de l'intimité et du secret médical et le non-jugement. Ce travail souligne l'influence importante de l'attitude du médecin et de son professionnalisme sur l'état d'esprit du patient et sur sa prise en charge. Enfin, l'importance de la relation de confiance entre le médecin et son patient est soulevée tout au long de notre travail. Il semble nécessaire de revaloriser la santé sexuelle en dehors du risque auprès des médecins généralistes. Le but est de faire émerger des pistes exploitables par les médecins généralistes dans leur pratique quotidienne et ainsi les familiariser à un abord plus fréquent de la sexualité. Les perspectives, suite à ce travail, seraient d'élargir l'échantillon et de faire un lien avec son équivalent ciblant les médecins généralistes.