Le projet "nature sur prescription" lancé à Sprimont en mars dernier entre dans sa phase de développement en Région wallonne et à Bruxelles. Afin d'affiner ce service, l'équipe fait appel aux professionnels de santé.
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Depuis mars 2024, les médecins du Centre de santé intégrée des Carrières à Sprimont prescrivent de la nature à leurs patients en souffrance psychologique ou malades chroniques (lire JdM du 5 avril 2024). Quels sont les résultats après ces premiers mois? "Ça se passe bien, 35 patients sont activement dans le processus. Parmi les activités de groupe (trois personnes) proposées, c'est la marche qui fonctionne le mieux, notamment la balade de remise en forme et celle de découverte de Sprimont. Le retour des patients est très bon, certains observent une amélioration de leur posture depuis qu'ils vont marcher plus régulièrement, d'autres se sentent moins déprimés... D'autre part, ça donne une petite impulsion aux médecins qui apprécient de pouvoir proposer autre chose à leurs patients", précise Nolwenn Lechien, cheffe de projets en promotion de la santé et santé durable au Centre des Carrières. "Nous sommes toujours dans l'étude qualitative mais, aujourd'hui, nous entrons dans une phase de prospection à plus large échelle et nous faisons appel à des professionnels de santé pour affiner l'outil et le service que nous proposons", explique-t-elle. "Nous avons intégré le VentureLab, un incubateur liégeois qui nous aide à créer une structure pour les projets de prescription de nature. Dans ce cadre, nous souhaitons questionner des professionnels de santé pour voir s'ils aimeraient développer ce genre de prescription chez eux et, si oui, quels sont leurs besoins, leurs attentes, les limites qu'ils rencontrent et comment nous pouvons y répondre."Ces rencontres d'une durée d'une heure débutent par la présentation du projet (dix minutes), suivie par un temps de questions-réponses (50 minutes). L'équipe recherche tout type de professionnels de santé intéressés, exerçant en Région wallonne et à Bruxelles, travaillant en équipe ou en solo. "Nous allons développer un projet clé sur porte qui pourra être installé n'importe où, d'abord pour les structures interdisciplinaires (maisons médicales, centres de santé, hôpitaux...) et, dans un second temps, pour les indépendants (médecin, psychologue...)."Depuis mars, le projet a déjà évolué. L'équipe s'est en effet rendu compte que les activités de groupe sont celles qui fonctionnent le mieux, et qu'il faut proposer un suivi et un accompagnement autour de cette prescription pour que les patients y adhèrent mieux. "Il ne s'agit pas uniquement de remettre le carnet de prescription de nature au patient. C'est un support, le lien entre le professionnel de santé et les activités en nature, mais donné seul, sans suivi autour, cela n'a pas autant d'intérêt. Désormais, nous proposons un accompagnement et un suivi avec le MG, avec les bénévoles qui vont observer les changements chez les patients grâce à des outils."De plus, une troisième personne est entrée dans le processus, un "link worker", à savoir quelqu'un qui réceptionne les prescriptions et discute avec les patients pour voir ce qu'ils aiment faire en nature et quels objectifs viser en deux mois. C'est Nolwenn Lechien qui a endossé ce nouveau rôle de coaching des patients et qui les inscrit à une activité. "Depuis qu'on a instauré ce service, on voit que les patients se bougent plus. Je les revois toutes les deux semaines et, après les deux mois d'activités, ils retournent chez leur MG pour faire le point."