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Un Alsacien devenu parisien, dont le père, as de l'aviation, se tua alors que le jeune Jacques avait à peine 14 ans. D'où sa passion pour les orphelins dans ces différentes épopées. Installé en Belgique, sa maman était belge, Jacques Martin débutera sa vraie carrière au journal Tintin où il créera Alix puis Lefranc et Jéhan... qui eux sont toujours bien vivant aujourd'hui. On ne compte plus d'ailleurs les déclinaisons ni les auteurs en ce qui concerne le jeune gaulois romanisé: dans sa formule originale, d'un Alix jeune, la nouvelle histoire met en présence Brutus, le fils de César, Enak et son ami face à la malédiction d'un étrange bijou qui les mènera en Crète sur le site du labyrinthe du Minotaure et les traces de son temple englouti. Une histoire qui fait le lien avec Alix Senator dont le futur Antre du Minotaure est à paraître, et l'aventure à vivre pour le héros vieillissant... La scénariste Valérie Mangin, latiniste de formation, est d'ailleurs à la barre du scénario des deux nouveaux albums dont, dans la série "adulte", Thierry Démarez (qui fait équipe avec la scénariste depuis le début de la série depuis dix ans et déjà douze albums! ) donne un dessin plus gras, organique, qui, bizarrement, a des allures de sf des années 70: plus bizarre encore, les personnages ont constamment la bouche ouverte! Sorte d'Alix en gabardine, Lefranc lui est journaliste dans les années 50 (1900 pas celle après l'an 40), d'une probité tout aussi grande que Tintin ou Alix, et se trouve cette fois confronté au vol nom pas du panneau des Juges intègres de l'Agneau mystique dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand, mais de sa copie dans les années d'après-guerre où il " vit " ses aventures. Astucieuse manière pour le scénariste François Certeggiani d'évoquer le mystère de la disparition du vrai panneau... encore non élucidée. Si l'intrigue dans le cas du Alix originel (mêlant Brutus, César, et la culture minoenne) comme dans celle de Lefranc, suivant un schéma classique, séduit (dans le cas de la série originale du gaulois romanisé, la pirouette de la fin de l'épisode est un peu facile...), le dessin lui conforme en tout point à la rigueur engoncée de Martin, jouant de la nostalgie des premiers albums, pourrait tout de même se permettre quelques écarts, notamment dans le cadrage qui manque d'audace (aucune grande scène d'une planche par exemple). C'est très bien de remplir et cocher les cases à condition d'en sortir...