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C'est un sujet que me tient particulièrement à coeur et qui, je pense, nous concerne tous en tant que médecins généralistes", confie le Dr Simon Guisset en préambule de la présentation de son TFE à ses confrères et consoeurs. Une assemblée qu'il interroge directement sur sa propre expérience de fin de vie des patients: malgré la moyenne d'âge assez basse, de nombreuses mains se lèvent, preuve que le sujet touche effectivement le médecin généraliste dès le début de sa carrière. Le Dr Guisset présente les résultats de son étude qualitative comme une métaphore: une traversée de l'océan qui symbolise la prise en charge complexe des patients en fin de vie par les généralistes, qui naviguent avec les patients, mais aussi leurs proches et les autres soignants impliqués. "Le patient en fin de vie s'embarque pour un voyage incertain et inéluctable, la certitude de la mort est bien là, mais on ne sait pas comment va se passer le voyage", explique le généraliste. Le patient demeure le 'commandant' de bord, mais il peut s'appuyer sur l'équipage, formé notamment de son médecin traitant - le 'navigateur' - et des 'secouristes de pleine mer', les équipes mobiles de soins palliatifs appelées dans les situations plus difficiles. "Une traversée dans une mer changeante, avec ses hauts et ses bas." Un outil (dont nous vous reparlerons bientôt) a été développé dans le sillage du TFE, sorte de "valise" embarquée pour le MG accompagnateur de fin de vie. La Dre Éline Madelpuech, qui poursuit des études à l'autre bout du monde et ne pouvait donc être présente pour recevoir son prix, a présenté son travail de fin d'études via une capsule vidéo, dans laquelle elle a notamment expliqué son parcours atypique: la jeune femme avait commencé son assistanat par la médecine interne en 2020... et s'est retrouvée directement plongée en plein épisode covid. Après son assistanat en MG terminé il y a tout juste un an, elle a participé à une transatlantique sur un voilier de 14 mètres - "l'occasion rêvée de faire le point sur dix ans de médecine". Pour son TFE, dont les résultats ont été notamment présentés au congrès de la Wonca Europe l'an dernier à Bruxelles, Éline Madelpuech s'est penchée sur le "dépistage des violences intrafamiliales (VIF) chez les patients consommant des psychotropes". Son étude montre que les médicaments psychotropes constituent un indicateur tangible de dépistage des VIF. Un protocole d'audit qualité, adapté au contexte des soins de santé primaires, a pu être développé, puis implémenté dans des structures de soins pluridisciplinaires au cours d'une seconde étude qui a fait l'objet du TFE d'un autre généraliste de l'ULB, l'an dernier.