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Du 10 au 18 février 2023, les "Rencontres images mentales" (Rim), fidèles à leur objectif de déstigmatisation de la folie, proposent d'explorer des images sur un spectre varié: des traumatismes individuels et collectifs aux addictions, en passant par les deuils et les problèmes de langage, ou d'exil... Des thématiques systématiquement éclairées par des rencontres entre intervenants (cinéastes, philosophes, psys, etc.) et en compagnie du public. Au programme de cette nouvelle édition très riche, des fictions, des documentaires et des courts-métrages qui explorent les souffrances psychologiques et les stratégies pour y faire face, le tout dans une ambiance qui se veut conviviale par le biais notamment d'une soirée "Ciné apéro" et d'expositions à visiter. La nouveauté de cette édition, dont voici quelques moments forts, est la mise en place d'une décentralisation namuroise. Le cinéma constitue une part importante de la programmation, notamment avec la projection de "Tout le monde aime Jeanne", long-métrage dans lequel Blanche Gardin prête ses traits à une femme à un moment charnière de sa vie: endeuillée et surendettée. Une projection suivie d'une rencontre entre Elsa Vandecnocke (programmatrice cinéma, La Vénerie), Marie-Cécile Henriquet (psychologue) et Luc Jabon (cinéaste) À ce film de fiction présenté au cours de la soirée "Ciné apéro" répond une série de documentaires, notamment "Le jour où Stockholm est devenu un syndrome" d'Olivier Pighetti, récit du fameux et spectaculaire braquage de Stockholm en 1973. À travers Ie témoignage des deux braqueurs et de l'une de leurs victimes, ce film explique comment cette prise d'otages a laissé une empreinte indélébile dans les manuels de psychologie. Autre film important, "Sigmund Freud, un juif sans Dieu" de David Teboul. À partir d'images d'archives et de la correspondance entre Freud et sa fille Anna, ce film révèle un portrait intime du père de la psychanalyse. Avec les voix de Mathieu Amalric, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve... D'autres documentaires seront présentés, notamment l'un sur l'alcool au féminin, ou un autre encore sur le drame de la drogue dans la Cité ardente. Toujours sur grand écran, les Rim proposeront également une série de courts-métrages, notamment réalisés en institution. Du spectacle vivant également avec "Elles", par la compagnie "L'Appétit des lndigestes". Une "variation polyphonique" à 20 voix (20 comédiens, dont l'excellente Carine Frisque) qui se relaient, s'enchevêtrent, se reprennent autour de la question du corps, assortie bien entendu et comme toujours durant les Rim à l'issue du spectacle d'un débat entre Latiffa Mrabtifi (sociothérapeute, Le Code), Sophie Muselle (psychologue et metteuse en scène) et les comédiens. Autre pièce proposée, "Loco" de la Compagnie Belova - lacobelli: un spectacle de marionnettes qui illustre le célèbre texte de Nicolas Gogol, lequel n'a que 25 ans en 1834 quand il écrit "Le Journal d'un fou". Sous sa plume, Popritchine est un petit fonctionnaire dont la vie s'étire entre routine et modestes plaisirs solitaires. Jusqu'au jour où son coeur s'emballe pour Sophie, la fille de son directeur... Outre ces projections et représentations, le festival sera émaillé d'expositions, celles des propositions des visuels de l'affiche de cette édition à voir au bar de La Vénerie, tandis qu'au Studio Babel, des patients prennent la pose et se jouent de l'image se prenant pour Bourvil ou Travolta! Des mises en scène photographiques à découvrir dans le foyer de l'Espace Delvaux. Enfin, sous les gradins, animé par le peintre Juan Tapia, Babel'zin proposera de réaliser une toile collective sur place avec les visiteurs des Rencontres. Car ces rencontres se veulent aussi interactives que mentales.