"Les États membres de l'OMS (194, NdlR) ont fait un grand pas en avant dans les efforts visant à rendre le monde plus sûr face aux pandémies, en élaborant un projet d'accord qui sera examiné lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé en mai", indique l'OMS dans un communiqué. Pour Tedros Ghebreyesus, son directeur général, "les nations du monde ont écrit l'histoire aujourd'hui à Genève".

En parvenant à un consensus au sujet de l'Accord sur les pandémies, l'OMS met en place "non seulement un accord générationnel pour rendre le monde plus sûr", mais elle montre également que "le multilatéralisme est bien vivant et que dans notre monde divisé, les nations peuvent encore travailler ensemble pour trouver un terrain d'entente et une réponse partagée aux menaces communes".

Pour rappel, c'est Charles Michel, alors président du Conseil européen qui, le 12 novembre 2020, avait proposé de mettre au point un instrument mondial sur les pandémies, à l'occasion du Forum de Paris sur la Paix. Il avait fallu attendre plus d'un an (décembre 2021) pour que l'Assemblée mondiale de la santé en accepte l'idée.

Transfert de technologies: "de commun accord"

C'est principalement sur l'article 11 du Traité que les discussions achoppaient: il concerne le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement. Le sujet a été au coeur de nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de covid-19, quand ils voyaient les pays riches s'accaparer les doses de vaccin et autres tests.

Plusieurs pays, où l'industrie pharmaceutique pèse lourd dans l'économie, sont opposés à l'idée d'obligation de transfert et insistent sur son caractère volontaire. Un consensus a finalement émergé autour du principe de transfert de technologies "convenu d'un commun accord".

L'accord prévoit par ailleurs la création d'un 'Système d'accès aux agents pathogènes et de partage des avantages' ('PABS', en anglais), à savoir les produits de santé découlant de leur utilisation, comme des vaccins ou des tests par exemple. Il vise aussi à élargir l'accès à ces produits en établissant un réseau mondial de chaîne d'approvisionnement et de logistique.

"Le coût de l'inaction est bien plus élevé"

Le direceur de l'OMS a rejoint les négociateurs mardi en fin de journée. Pour lui, le texte est "équilibré" et apporte "plus d'équité". Il a surtout mis en garde de ne pas perdre de vue l'essentiel: "Le coût de l'inaction est bien plus élevé" parce que "le virus est le pire ennemi, il pourrait être pire qu'une guerre".

Dans un monde en crise

Le texte, qui arrive cinq ans après le covid qui a fait des millions de morts et dévaté l'économie mondiale, doit permettre de mieux préparer le monde, loin d'être équipé pour affronter une autre pandémie, selon l'OMS et les experts.

Les négociations se sont déroulées dans un contexte de crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l'aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Les Américains étaient absents des négociations, leur président ayant décidé qu'ils quittaient l'organisation. La présence des Etats-Unis se fait toutefois sentir dans les couloirs de l'OMS, avec la menace de droits de douane américains sur la pharmacie.

Pour les ONG, il était temps de conclure: "Bien que l'accord ait fait l'objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d'un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l'avenir", a commenté Médecins sans frontières.

"Les États membres de l'OMS (194, NdlR) ont fait un grand pas en avant dans les efforts visant à rendre le monde plus sûr face aux pandémies, en élaborant un projet d'accord qui sera examiné lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé en mai", indique l'OMS dans un communiqué. Pour Tedros Ghebreyesus, son directeur général, "les nations du monde ont écrit l'histoire aujourd'hui à Genève". En parvenant à un consensus au sujet de l'Accord sur les pandémies, l'OMS met en place "non seulement un accord générationnel pour rendre le monde plus sûr", mais elle montre également que "le multilatéralisme est bien vivant et que dans notre monde divisé, les nations peuvent encore travailler ensemble pour trouver un terrain d'entente et une réponse partagée aux menaces communes".Pour rappel, c'est Charles Michel, alors président du Conseil européen qui, le 12 novembre 2020, avait proposé de mettre au point un instrument mondial sur les pandémies, à l'occasion du Forum de Paris sur la Paix. Il avait fallu attendre plus d'un an (décembre 2021) pour que l'Assemblée mondiale de la santé en accepte l'idée.C'est principalement sur l'article 11 du Traité que les discussions achoppaient: il concerne le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement. Le sujet a été au coeur de nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de covid-19, quand ils voyaient les pays riches s'accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l'industrie pharmaceutique pèse lourd dans l'économie, sont opposés à l'idée d'obligation de transfert et insistent sur son caractère volontaire. Un consensus a finalement émergé autour du principe de transfert de technologies "convenu d'un commun accord".L'accord prévoit par ailleurs la création d'un 'Système d'accès aux agents pathogènes et de partage des avantages' ('PABS', en anglais), à savoir les produits de santé découlant de leur utilisation, comme des vaccins ou des tests par exemple. Il vise aussi à élargir l'accès à ces produits en établissant un réseau mondial de chaîne d'approvisionnement et de logistique.Le direceur de l'OMS a rejoint les négociateurs mardi en fin de journée. Pour lui, le texte est "équilibré" et apporte "plus d'équité". Il a surtout mis en garde de ne pas perdre de vue l'essentiel: "Le coût de l'inaction est bien plus élevé" parce que "le virus est le pire ennemi, il pourrait être pire qu'une guerre".Le texte, qui arrive cinq ans après le covid qui a fait des millions de morts et dévaté l'économie mondiale, doit permettre de mieux préparer le monde, loin d'être équipé pour affronter une autre pandémie, selon l'OMS et les experts.Les négociations se sont déroulées dans un contexte de crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l'aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Les Américains étaient absents des négociations, leur président ayant décidé qu'ils quittaient l'organisation. La présence des Etats-Unis se fait toutefois sentir dans les couloirs de l'OMS, avec la menace de droits de douane américains sur la pharmacie.Pour les ONG, il était temps de conclure: "Bien que l'accord ait fait l'objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d'un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l'avenir", a commenté Médecins sans frontières.